Nicolas Dupont Aignan (NDA) et Debout la France (DLF) lancent un questionnaire en direction des adhérents et des sympathisants actuels ou anciens afin de préparer l’université d’été. C’est une bonne et nécessaire décision à un moment où il y a bien lieu de s’interroger sur l’avenir politique des nationaux républicains particulièrement ceux issus de la gauche chevènementiste.
Quelles sont en effet les grandes leçons à tirer depuis l’élection présidentielle et quelles orientations prévoir ?
Le premier tournant et évènement essentiel fut l’appel de NDA en faveur de Le Pen au second tour de la présidentielle. J’ai soutenu cette courageuse décision face à ceux qui préconisaient l’abstention faisant le jeu de Macron et de ses « marcheurs » qui sous une apparence de renouveau progressiste (sic), représentaient tout ce que nous avions toujours politiquement combattu. Nous avons eu raison par cette décision historique de marquer la réalité du vrai clivage entre nationaux, souverainistes, patriotes, travailleurs et cette émergence de tout ce qui voulait apparaître moderne, audacieux, en fait une mise au goût du jour pour les jeunes opportunistes de la réussite sociale, d’une pensée de la bourgeoisie libérale européiste et mondialisée dédaignant le peuple de France dans ses plus grandes profondeurs ; un vrai clivage de classe comme la suite nous l’a montré.
Quant aux législatives qui suivirent, il est peut être dommage de ne pas avoir poursuivi cette stratégie d’alliance encore plus affirmée mais cela aurait conduit, les faits l’ont là aussi montré, les quelques candidats de DLF dissidents ayant eu le soutien du FN furent battus, à ce que NDA n’aurait pas été élu député
Ces péripéties et cette stratégie ont eu pour effet, un peu paradoxalement de renforcer le mouvement avec l’arrivée de cadres, d’élus du Front National au sein de DLF notamment dans le Nord ainsi que de diverses personnalités républicaines. Deux députés européens rallièrent notamment une de mes anciennes collègues du conseil municipal de Roubaix;
Durant quelques mois nous avons cru que cette nouvelle orientation indépendante porterait ses fruits à l’occasion des élections européennes. Il faut d’ailleurs constater qu’une place relativement plus importante fut accordée à DLF dans les médias
Le mécontentement, la révolte populaire des gilets jeunes largement soutenus dans une ligne de méfiance vis à vis des responsables et élus politiques partisans est venus bouleverser la donne. Le résultat fut une abstention massive et un vote anti-macron polarisé dans un vote utile sur le Front National. Que DLF n’ait pu obtenir des élus européens est certes regrettable mais ne constitue pas en soi un échec car les idées portées et la campagne fort intelligente quant à l’avenir de la France en Europe ont posé durablement de nouveaux jalons, même s’il est apparu à certains que, par opportunisme peut être, l’hypothèse du retrait de l’Union européenne ou de la sortie de l’Euro fut laissée à Philippot et ses patriotes seuls à porter ce discours.
Quelle stratégie désormais adopter ?
Deux questions se posent : les alliances électorales et l’avenir du mouvement, de son organisation avec en perspective mobilisatrice les élections municipales.
A cet instant la gauche si elle n’a pas disparu est idéologiquement stérile et inexistante sauf à s’aligner sur un discours écologique dominant organisé pour masquer les vrais problèmes sociaux ainsi que ceux de l’identité nationale et de la grandeur culturelle qui seuls peuvent conduire à l’unité d’action populaire y compris dans les exigences environnementales.
Le choix est clair. D’un côté le peuple de France dans ses composantes laborieuses et créatrices portant haut la conscience citoyenne d’être d’une grande nation. Cette composante doit se retrouver en une grande alliance nationale, républicaine identitaire qui se situe bien au dessus de la droite et de la gauche dans une culture commune face au tenants d’une mondialisation économique et intellectuelle dans laquelle se retrouvent les élites conformistes de la bourgeoisie, alliées objectif du grand capital organisé à nos dépends par l’union européenne.
Ainsi on n’échappera pas à une alliance sous une forme ou une autre avec ce qui compte aujourd’hui le Rassemblement National, les patriotes de tous horizons et les grandes individualités républicaines de culture de droite ou de gauche attachées à la patrie et à ses travailleurs.
DLF peut et doit jouer un rôle primordial dans ce regroupement en étant une avant-garde éclairée et ouverte affirmant idéologiquement son logiciel politique. Il ne peut ignorer que son influence s’affirme dans les couches intermédiaires, chez de nombreux intellectuels et sans doute par manque de visibilité trop peu chez les travailleurs de toutes catégories. Force est de constater la prévalence actuelle du RN dans les milieux populaires, comme le montrent ces régions du Nord, terres où le PCF tenait lieu de contreculture, il s’y substitue dans l’identification politique et sociale, donc dans les luttes. DLF doit évoluer vers un parti d’avant-garde ayant le sens de l’histoire et de la tradition au cœur de son logiciel, un intellectuel collectif, organisé, discipliné, une force pédagogique pour une union nationale républicaine avec des militants armés idéologiquement. Le renouveau de la vie politique ne passera pas par la disparition des organisations politiques mais au contraire par le renforcement de l’offre organisationnelle.
Chers camarades, chers compagnons, l’enjeu n’est pas simplement de résister seul, quelque soient les moyens modernes de communication, à ces entreprises de déstructuration de notre société et de notre tradition qui sont autant de leurres d’un supposé progrès social mais de gagner peu à peu avec conviction les esprits, la raison, le cœur même de notre réalité nationale issue d’une histoire millénaire et d’une grande révolution, destin collectif, égalitaire et humain.