Le chevènementiste militant que j’ai été et que, d’une certaine manière, je continue à être par l’esprit et la réflexion sur les analyses du « Che » s’interroge sur ses récentes déclarations à la presse (lecture du verbatim d’un entretien récent sur Europe1). Son propos complaisant voire laudatif à l’égard du président Macron en réponse à une question sur la contradiction entre le « libéral et l’europhile » qu’est ce dernier et ses positions politiques à l’opposé, pose problème. Pour la première fois n’y aurait-il pas une incompréhension de la nature du régime actuel et de la position revendiquée par Macron du « ni gauche, ni droite ? Ce positionnement n’a rien de commun avec la ligne qui fut mise en place en 2002 avec le Pôle républicain, le fameux « au dessus de la droite et de la gauche, il y a la république » marquant une volonté nationale républicaine antilibérale et patriotique. Nulle volonté, à l’époque de faire disparaitre un soi disant « ancien monde » mais la certitude qu’une gauche républicaine avait le pouvoir de rassembler une large part des citoyens pour redonner à la France sa place et le dynamisme d’un état stratège devant les dérives européistes des socialistes, idiots utiles d’une bourgeoisie mondialisée.
C’est le combat pour ce « chevènementisme » là qu’li m’importe de continuer au jour d’hui pour donner une issue politique à la crise populaire que nous traversons. Mon regard vers ce passé récent est apparu utile à l’occasion de deux évènements ce mois-ci : la mort de Georges Sarre, compagnon de Chevènement depuis le Ceres jusqu’au MRC dont il fut président, et la disparition programmée du MRC dans un regroupement avec des socialistes au sein de « La France Insoumise » (LFI).
Cette fin de l’aventure partisane entamée en 1992 marquée symboliquement par la disparition d’un de ses mentors et par l’ambiguïté politique de son ancien chef pose la question du post-chevènementisme et de sa diaspora républicaine. La parution dans la collection « bouquins » d’œuvres de Jean-Pierre Chevènement sera sans aucun doute un outil idéologique et politique important, l’adaptation à notre époque de cette pensée nécessite cependant des lieux d’actions nouveaux. « Debout la France » en est un.