Les municipales seront politiques… l’exemple tourquennois

Le politiquement correct aujourd’hui serait de ne pas afficher son rattachement politique. Les listes ou têtes de liste s’affichent « sans étiquette », « union des intérêts pour… », agir pour…; » et autres formules toutes aussi dénuées de sens, à commencer par le ministre de l’intérieur qui a tenté, heureusement en vain, de ne plus attribuer de sens partisan aux listes des villes de moins de 9000 habitants.

Ce camouflage complice est partagé dans la plupart des cas par les têtes de liste des anciennes grandes formations surtout quand elles ont le soutien discret de LREM. Les citoyens doivent exiger la clarté politique de ceux qu’ils vont élire d’autant qu’en y regardant de plus près, je n’ai jamais autant constaté la présence de transfuges venant de droite comme de gauche tentant de faire oublier leur ancienne appartenance socialiste ou gaulliste voire d’extrême gauche. Dénonçons cette absence de conviction, de sens politique, de souci idéologique. La confiance nécessite la clarté et l’engagement…

Pourtant ces élections municipales seront pour la première fois après les européennes l’occasion de sanctionner la politique de Macron donnant un sens politique dans les urnes aux luttes sociales de ces derniers mois… Pas une voix pour les maires sortants soutenus par La République en Marche (LREM), Pas un geste vers ceux qui revendiquent leur proximité avec le Président , tel devrait être le slogan de la majorité de nos concitoyens qui rejette la funeste politique actuelle.

C’est parce que le président Macron a bien conscience que ces élections revêtiront un caractère politique qu’il envoie ses ministres au charbon, particulièrement au Havre et à Tourcoing pour un test national…

Alors suivons l’exemple de ma ville…

Premières séries de brèves politiques sur la campagne

Parues dans Mon Tourcoing

Dimanche 9 février: La liste du Rassemblement National mène campagne, forte des résultats antérieurs à Tourcoing. Son appel à l’unité des républicains a peu d’effet. Elle reste une alternative crédible au ministre candidat si elle développe son action politique à un autre niveau.

Lundi : Huit listes face à celle de Darmanin; à croire que l’on veut lui ouvrir un boulevard avec des listes de complaisance ou alors est-ce un simple signe de la déliquescence du politique.

Mardi : Où sont passés « Les républicains » ? à genoux devant le ministre de Macron. Dans une ville à forte présence depuis toujours du gaullisme social pas un candidat pour y faire référence. Enfin il n’est pas trop tard, Debout la France est à la manœuvre.

Mercredi : La liste conduite d’Union des gauches (LFI, PCF,…) conduite par le fils de l’ancien maire socialiste Devloo est à saluer pour son engagement politique clair contre le « ministre de l’action publique et de l’inaction municipale »(sic).

Jeudi : pas de sigle politique sur les affiches du ministre Darmanin, aurait-il peur d’assumer la politique de LREM tant contestée ? Cela est pourtant au cœur du débat électoral, l’opposition semble bien molle à ce sujet…

Vendredi : Bousculade pour être de la liste du ministre Darmanin, la soupe d' »En Marche » n’est pourtant pas du goût des tourquennois, rappelez-vous les résultats aux européennes, Le Rassemblement National était largement en tête. Ces élections seront très politiques, première occasion de battre le macronisme.

Samedi : On ne peut qu’être triste de voir la disparition des socialistes, et pour plusieurs responsables le reniement de leurs convictions. Je pense à la place qu’occupaient dans la vie politique, sans remonter jusqu’à d’Inghels, les maires Louis Paris, René Debesson, Guy Chatiliez, Maurice Devloo…

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Réponses au questionnaire de Dupont Aignan quant à l’avenir de Debout la France

Nicolas Dupont Aignan (NDA) et Debout la France (DLF) lancent un questionnaire en direction des adhérents et des sympathisants actuels ou anciens afin de préparer l’université d’été. C’est une bonne et nécessaire décision à un moment où il y a bien lieu de s’interroger sur l’avenir politique des nationaux républicains particulièrement ceux issus de la gauche chevènementiste.

Quelles sont en effet les grandes leçons à tirer depuis l’élection présidentielle et quelles orientations prévoir ?

Le premier tournant et évènement essentiel fut l’appel de NDA en faveur de Le Pen au second tour de la présidentielle. J’ai soutenu cette courageuse décision face à ceux qui préconisaient l’abstention faisant le jeu de Macron et de ses « marcheurs » qui sous une apparence de renouveau progressiste (sic), représentaient tout ce que nous avions toujours politiquement combattu. Nous avons eu raison par cette décision historique de marquer la réalité du vrai clivage entre nationaux, souverainistes, patriotes, travailleurs et cette émergence de tout ce qui voulait apparaître moderne, audacieux, en fait une mise au goût du jour pour les jeunes opportunistes de la réussite sociale, d’une pensée de la bourgeoisie libérale européiste et mondialisée dédaignant le peuple de France dans ses plus grandes profondeurs ; un vrai clivage de classe comme la suite nous l’a montré.

Quant aux législatives qui suivirent, il est peut être dommage de ne pas avoir poursuivi cette stratégie d’alliance encore plus affirmée mais cela aurait conduit, les faits l’ont là aussi montré, les quelques candidats de DLF dissidents ayant eu le soutien du FN furent battus, à ce que NDA n’aurait pas été élu député

Ces péripéties et cette stratégie ont eu pour effet, un peu paradoxalement de renforcer le mouvement avec l’arrivée de cadres, d’élus du Front National au sein de DLF notamment dans le Nord ainsi que de diverses personnalités républicaines. Deux députés européens rallièrent notamment une de mes anciennes collègues du conseil municipal de Roubaix;

Durant quelques mois nous avons cru que cette nouvelle orientation indépendante porterait ses fruits à l’occasion des élections européennes. Il faut d’ailleurs constater qu’une place relativement plus importante fut accordée à DLF dans les médias

Le mécontentement, la révolte populaire des gilets jeunes largement soutenus dans une ligne de méfiance vis à vis des responsables et élus politiques partisans est venus bouleverser la donne. Le résultat fut une abstention massive et un vote anti-macron polarisé dans un vote utile sur le Front National. Que DLF n’ait pu obtenir des élus européens est certes regrettable mais ne constitue pas en soi un échec car les idées portées et la campagne fort intelligente quant à l’avenir de la France en Europe ont posé durablement de nouveaux jalons, même s’il est apparu à certains que, par opportunisme peut être, l’hypothèse du retrait de l’Union européenne ou de la sortie de l’Euro fut laissée à Philippot et ses patriotes seuls à porter ce discours.

Quelle stratégie désormais adopter ?

Deux questions se posent : les alliances électorales et l’avenir du mouvement, de son organisation avec en perspective mobilisatrice les élections municipales.

A cet instant la gauche si elle n’a pas disparu est idéologiquement stérile et inexistante sauf à s’aligner sur un discours écologique dominant organisé pour masquer les vrais problèmes sociaux ainsi que ceux de l’identité nationale et de la grandeur culturelle qui seuls peuvent conduire à l’unité d’action populaire y compris dans les exigences environnementales.

Le choix est clair. D’un côté le peuple de France dans ses composantes laborieuses et créatrices portant haut la conscience  citoyenne d’être d’une grande nation. Cette composante doit se retrouver en une grande alliance nationale, républicaine identitaire qui se situe bien au dessus de la droite et de la gauche dans une culture commune face au tenants d’une mondialisation économique et intellectuelle dans laquelle se retrouvent les élites conformistes de la bourgeoisie, alliées objectif du grand capital organisé à nos dépends par l’union européenne.

Ainsi on n’échappera pas à une alliance sous une forme ou une autre avec ce qui compte aujourd’hui le Rassemblement National, les patriotes de tous horizons et les grandes individualités républicaines de culture de droite ou de gauche attachées à la patrie et à ses travailleurs.

DLF peut et doit jouer un rôle primordial dans ce regroupement en étant une avant-garde éclairée et ouverte affirmant idéologiquement son logiciel politique. Il ne peut ignorer que son influence s’affirme dans les couches intermédiaires, chez de nombreux intellectuels et sans doute par manque de visibilité trop peu chez les travailleurs de toutes catégories. Force est de constater la prévalence actuelle du RN dans les milieux populaires, comme le montrent ces régions du Nord, terres où le PCF tenait lieu de contreculture, il s’y substitue dans l’identification politique et sociale, donc dans les luttes. DLF doit évoluer vers un parti d’avant-garde ayant le sens de l’histoire et de la tradition au cœur de son logiciel, un intellectuel collectif, organisé, discipliné, une force pédagogique pour une union nationale républicaine avec des militants armés idéologiquement. Le renouveau de la vie politique ne passera pas par la disparition des organisations politiques mais au contraire par le renforcement de l’offre organisationnelle.

Chers camarades, chers compagnons, l’enjeu n’est pas simplement de résister seul, quelque soient les moyens modernes de communication, à ces entreprises de déstructuration de notre société et de notre tradition qui sont autant de leurres d’un supposé progrès social mais de gagner peu à peu avec conviction les esprits, la raison, le cœur même de notre réalité nationale issue d’une histoire millénaire et d’une grande révolution, destin collectif, égalitaire et humain.

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Chevènement … 2019

Le chevènementiste militant que j’ai été et que, d’une certaine manière, je continue à être par l’esprit et la réflexion sur les analyses du « Che » s’interroge sur ses récentes déclarations à la presse (lecture du verbatim d’un entretien récent sur Europe1). Son propos complaisant voire laudatif à l’égard du président Macron en réponse à une question sur la contradiction entre le « libéral et l’europhile » qu’est ce dernier et ses positions politiques à l’opposé, pose problème. Pour la première fois n’y aurait-il pas une incompréhension de la nature du régime actuel et de la position revendiquée par Macron du « ni gauche, ni droite ? Ce positionnement n’a rien de commun avec la ligne qui fut mise en place en 2002 avec le Pôle républicain, le fameux « au dessus de la droite et de la gauche, il y a la république » marquant une volonté nationale républicaine antilibérale et patriotique. Nulle volonté, à l’époque de faire disparaitre un soi disant « ancien monde » mais la certitude qu’une gauche républicaine avait le pouvoir de rassembler une large part des citoyens pour redonner à la France sa place et le dynamisme d’un état stratège devant les dérives européistes des socialistes, idiots utiles d’une bourgeoisie mondialisée.

C’est le combat pour ce « chevènementisme » là qu’li m’importe de continuer au jour d’hui pour donner une issue politique à la crise populaire que nous traversons. Mon regard vers ce passé récent est apparu utile à l’occasion de deux évènements ce mois-ci : la mort de Georges Sarre, compagnon de Chevènement depuis le Ceres jusqu’au MRC dont il fut président, et la disparition programmée du MRC dans un regroupement avec des socialistes au sein de « La France Insoumise » (LFI).

Cette fin de l’aventure partisane entamée en 1992 marquée symboliquement par la disparition d’un de ses mentors et par l’ambiguïté politique de son ancien chef pose la question du post-chevènementisme et de sa diaspora républicaine. La parution dans la collection « bouquins » d’œuvres de Jean-Pierre Chevènement sera sans aucun doute un outil idéologique et politique important, l’adaptation à notre époque de cette pensée nécessite cependant des lieux d’actions nouveaux. « Debout la France » en est un.

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Mémoires : 1983 « Tourcoing : la première de la classe en culture »

A quelques semaines des élections municipales de mars 1983, le périodique proche du parti socialiste « l’Unité » publiait un long article sur Tourcoing dont l’essentiel était consacré à la politique culturelle. Même si je fus à l’époque un des artisans de cette politique, j’en ai fait une lecture critique et objective en considérant que déjà à cette époque le rayonnement de Tourcoing au plan national n’était pas un vain mot. Je reprends donc les passages les plus pertinents dont un certain nombre de points mériteront des commentaires ultérieurs. Cet article bien entendu partisan est cependant assez conforme à ce que dirent différents médias qui à l’époque parlaient du Tourcoing culturel que la présence de grands noms attirait : Le Monde, France Culture, Télérama, Le Matin etc. Il peut servir de point de repère à ce qui fut une aventure sans pareille.

« Références incontournables de I’art dramatique et de la musique, Gildas Bourdet et Jean-Claude Malgloire ont été installés à Tourcoing par la volonté de l’équipe socialiste et y resteront… par la force d’un deuxième mandat. Sinon la droite a promis de tout détruire »

Ce sous-titre polémique quant aux intentions de la droite devait s’avérer en partie vrai. J’y reviendrai. Mais en voici l’essentiel qui me parait encore aujourd’hui assez juste.

« TOURCOING, vous connaissez ? Il y a quelques années encore, on situait cette ville avec le réflexe de la récitation tout comme jadis les enfants des écoles égrenaient sagement — Pondichéry, Karikal, Chandernagor… — les comptoirs français des Indes, sans accorder à ces lieux aucune autonomie propre. Tourcoing ? Bah, oui : Lille – Roubaix – Tourcoing, pourquoi ? Et la cité de se retrouver noyée au cœur d’un triangle régional, là-bas, dans le Nord du textile. »

Gildas Bourdet

« Ça, c’était avant. Avant les élections municipales de 1977 qui ont amené la gauche à la mairie. Parce que, maintenant, changement de décor : Tourcoing n’est plus dissimulée sous les brumes de l’anonymat ; Tourcoing, on connaît. La ville existe bel et bien. Et seule : reconnue comme l’un des lieux les plus doués en essor culturel sur tout le territoire français. Sur ce chapitre, vraiment, chapeau bas ! Il suffit d’ailleurs de lire le menu pour s’en rendre compte. Un exemple au hasard : où donc se nichent Gildas Bourdet et Jean-Claude Malgloire, deux des créateurs les plus flamboyants d’aujourd’hui qui n’en finissent pas d’accumuler les prix et les récompenses (1) ? Réponse : à Tourcoing. Eh oui ! Gildas Bourdet et son théâtre de la Salamandre (souvenez-vous : « Martin Eden », « Britannicus », « Attention au travail » et, plus récemment, « les Bas-Fonds »), Malgloire et son ensemble orchestral « la Grande Ecurie de la Chambre du Roi » sont bien là. Coqueluches de la France artistique, références incontournables de l’art dramatique et de la musique des années quatre-vingt, ils ont été installés à cet endroit précis de l’Hexagone par la volonté de l’équipe socialiste et y resteront… par la force d’un deuxième mandat de gauche si, toutefois, celui-ci voit le jour en mars prochain » (…)

 Disons à ce sujet que l’équipe municipale était socialo-communiste et que membre du parti communiste au début du mandat c’est grâce à mes multiples contacts avec de nombreux intellectuels et créateurs communistes, avec Jack Ralite, Ivan Renar, que fut mis en place cette priorité culturelle fondée sur la création. Comme beaucoup de metteurs en scène, Antoine Vitez, Jean-Pierre Vincent…Gildas Bourdais était communiste et venait de la ville du Havre !

A ce sujet cette politique fit l’objet d’intenses débats entre socialistes tenant de la priorité à l’animation et à la médiation progressive entre le peuple et la culture de haut niveau et le puissant groupe communiste qui défenseur de la création artistique comme pilier de l’accès et de la démocratisation culturelle.

« Car, en dépit d’un bilan positif évident, en dépit même de cette renaissance inespérée de la cité qui est devenue l’un des atouts majeurs de la création culturelle française, la carte de Tourcoing n’est pas jouée d’avance (…)

La plus belle réussite

En gros, les élus socialistes se sont efforcés de promouvoir une politique nouvelle, cohérente, en opposition avec la politique sans perspective que la droite avait menée. Ce qui explique le bon nombre de projets à long terme comme le plan énergétique communal (prévu pour les deux ans à venir), un plan de reconstruction scolaire, le réaménagement de la circulation ou, encore, l’aménagement de l’usine Flipo en centre culturel largement diversifié (12 000 m2 qui abriteraient la bibliothèque et le musée municipaux, un musée archéologique, un centre d’action culturelle, les archives municipales et, enfin, une grande salle de 800 m2 à vocation multiple). Un dossier qui intéresse considérablement le gouvernement puisque l’ensemble des directions du ministère de la Culture concernées par ce sujet se sont rendues, il y a peu, sur les lieux de cette ancienne usine désaffectée, qui fut rachetée en 1980 dans l’esprit d’une conservation du patrimoine architectural du siècle dernier ».

L’usine Flipo était située en plein centre ville à hauteur aujourd’hui de l’avenue Salvatore Allende, entre la rue de Tournai et la place Miss Cavelll. Ce témoignage architectural de l’industrie textile m’avait frappé notamment par cette immense salle de la machine à vapeur dotée de vitraux dignes d’une cathédrale. La période politique permettait ce genre d’ambition comme le témoignaient les premières études.

« La culture… Le mot est lâché. Si Tourcoing a ratissé son paysage urbain, a réchauffé autant que faire se peut son problème de l’emploi, a créé un vaste complexe sportif et bâti un nouveau foyer-restaurant pour les personnes âgées ; si la municipalité a construit trois nouvelles écoles, décidé d’offrir des allocations-vacances pour les enfants défavorisés, c’est quand même dans le domaine de la culture que le pari socialiste tourquennois a connu sa plus belle réussite.

Observons : le mandat qui vient de s’écouler a vu naître la Salamandre, compagnie dramatique devenue théâtre national ; l’Automne culturel, un festival qui prend de plus d’ampleur ; l’Atelier lyrique de Jean-Claude Malgloire ; le centre d’action culturelle de l’Espierre et l’Ensemble instrumental de Flandre-Wallonne. Tout cela pour un budget culturel municipal qui est inférieur à ce qu’il était auparavant (on ne dépasse pas, aujourd’hui, toutes structures comptées, 8 % du budget) puisque la ville, en donnant un toit à de réels talents, a réussi à faire intervenir le gouvernement. Pourquoi un tel choix ? « Parce qu’il n’y a pas de vie sans création artistique et que ce qui est culturel est également politique », souligne Christian Maes, adjoint au maire, chargé de l’éducation, de la formation et de la culture. Et il poursuit : « Cette décision relève d’un combat idéologique. S’appuyer sur la création de grande qualité, c’est une marque de profond respect pour la classe ouvrière. Tourcoing, avant, n’était que le parfait reflet de la bourgeoisie en place : un théâtre municipal, un musée, un conservatoire, une école d’art et le traditionnel pèlerinage vers l’opéra du Nord, situé à Lille. On se donnait les moyens d’entretenir une certaine classe sociale, point à la ligne. « 

 Ce qui avait beaucoup attiré de grands créateurs c’est la totale liberté qu’ils avaient dans leurs choix de création, la ville se réservant au travers de son festival « Automne culturel à Tourcoing » les choix d’action proprement municipaux mais en parfaite harmonie avec l’ensemble de la politique de soutien à la création contemporaine.

« Lorsqu’il n’y a rien dans une ville, la bourgeoisie a toujours les moyens de se déplacer. Pas les ouvriers dont le temps libre est mesuré. Nous avons donc eu le désir de faire progresser cette notion de temps libre en présentant ce qu’il y a de mieux… « 

Jean-Claude Malgoire

« Christian Maes sait de quoi il parle. C’est lui, personnellement, qui s’est battu pour le retour de Gildas Bourdet que la précédente municipalité avait chassé. C’est lui qui a monté «l’affaire Malgloire» (pour laquelle, au sein d’un syndicat intercommunal la ville ne débourse que 2,7 millions de francs) ; lui encore qui s’est battu pour son festival automnal, subventionné principalement par la région et dont on vient de fêter le cinquième anniversaire avec cinquante-six concerts et spectacles de théâtre et six expositions (dont une superbe rétrospective David Hockney, plus importante encore que celle de Beaubourg) étalés sur un mois et demi. Une manifestation qui a attiré plus de 50 % de spectateurs issus de la région, dont environ 35 % de Tourquennois. Cause première du réveil de la cité et de la reconquête de sa place au sein de l’Hexagone, la culture est également pourvoyeuse d’emplois : l’Atelier lyrique compte onze permanents, la bibliothèque (un effort sans précédent vient d’être fait en faveur de la lecture publique) a créé vingt-trois emplois et la Salamandre, de par son nouveau statut, a également embauché. Et l’on pourrait encore ajouter .la multiplication des conservatoires de quartier (quatre viennent de voir le jour) ainsi que l’agrandissement de l’Ecole supérieure d’expression plastique que l’Etat aide actuellement financièrement. Sans compter, également, les retombées économiques : si les restaurants et les commerçants n’ont pas encore pris le pli d’un nouveau Tourcoing by night, l’hôtel Ibis, lui, avoue que 60 % de ses recettes viennent de l’effervescence culturelle de la ville. « 

 A la fin du mandat le centre dramatique devient « Théâtre National de Région » dans une négociation qui eu lieu avec Pierre Mauroy, l’Idéal Ciné racheté par la ville et confié à Gildas Bourdet devient un centre de création essentiel aujourd’hui toujours vivant bien que remis en cause par l’actuelle municipalité, »L’Espierre » est promu Centre d’Action Culturel reconnu par l’etat et bénéficiant de 66% de subvention. La lecture publique, parent pauvre (Tourcoing étant avant dernière dans le classement des villes de plus de 50000 habitants en ce qui concerne sa bibliothèque) prend son essor.

« Et les Tourquennois, eux, comment vivent-ils cet élan ? « Il convient de reconnaître que tous les Tourquennois ne se précipitent pas aux « Bas-Fonds » ni au « Couronnement de Poppée », avoue Christian Maes. Mais ça vient. Au printemps théâtral de Bourdet, on comptait un tiers de Tourquennois sur seize mille personnes. C’est déjà ça.

Face à ce boum inespéré, la droite n’a qu’une parole. Détruire, disent-ils. Ce qu’ils veulent ? Fermer l’Idéal-Ciné où œuvre Bourdet, virer Malgloire, supprimer le centre d’action culturelle (qui sera reconnu par l’Etat en 1984). D’où un risque énorme pour la- ville, celui du recul. A l’heure où bon nombre de dossiers sont en route ; à l’heure où le gouvernement semble avoir élu Tourcoing pour y créer en 1986 l’une des cinq grandes écoles françaises des Beaux-Arts, l’élection de la liste d’opposition couperait court à tous ces projets. « 

 La droite dirigée par Stéphane Dermaux gagne les élections. Elle remet en cause comme prévu le centre d’action culturel qui disparait, annule la nouvelle édition du festival, tente de fermer le musée des Beaux Arts, ne donne pas suite au projet Flipo… ; saborde le projet de rénovation de la scène du théâtre municipal faisant de celle-ci un des lieu les plus important de la région mais les contradictions internes entre le maire et son adjoint à la culture feront que beaucoup sera préservé pour un temps…Un long déclin s’en suivit.

Et le journaliste concluait : »C’est l’enjeu de Tourcoing, en mars prochain. Même pas quitte ou double. Mais bien plus l’annulation ou le banco. La continuité dans le sunlight ou le plongeon, tous feux éteints, dans la morosité terne. Reste à savoir si les Tourquennois pourront continuer de voir clair dans le noir… »

 « (1) Gildas Bourdet a obtenu en 1979 le prix Georges Lerminier de la meilleure création théâtrale présentée en province (Syndicat de la critique) pour « Attention au travail » et Jean-Claude Malgloire a obtenu en 1982 le prix Claude Rostand de la meilleure création musicale présentée en province (Syndicat de la critique) pour « le Couronnement de Poppée « 







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De l’opportunisme, à Tourcoing et ailleurs…

En cette fin d’année, je regarde les six derniers mois de la vie politique et sociale de ma ville qui, à bien des égards, est un miroir local des ambiguïtés de la vie nationale. Depuis quelques temps son nom est souvent cité au point de la confondre, dans l’imaginaire collectif avec sa voisine si proche, Roubaix ; dernièrement c’est Renaud Camus qui la prenait pour exemple (à tord?) de sa théorie du « Grand remplacement ».

S’ajoute la visite du président de la République venu présenter sa « nouvelle politique de la ville » véritable reprise de tout ce qui fut entrepris par les socialistes, ayant eu d’ailleurs une regard critique comme élu roubaisien à l’époque, et qui n’aboutit à rien pour n’avoir pas traité les véritables causes, en particulier  celles de l’immigration, du regroupement familial, de l’islamisme, de la ghettoïsation et de la délinquance.

Donc, on parle de Tourcoing, le maire devenu ministre macronien en est une des principales raisons puisqu’il ne cache pas sa dilection, où qu’il soit, pour la cité qui l’a élu. Mais l’image qui en découle se décline dans la formule « une des villes les plus pauvres de France »(Le Monde), ce qui en matière d’attractivité mérite interrogation.

Cet homme, monsieur Darmanin, personnage à la démarche un peu insaisissable, s’était fait élire sur la nécessité urgente de la baisse des impôts locaux, ce qu’il fit modestement et sur un positionnement politique de gaulliste social proche de feu Philippe Seguin, ayant voté contre les traités européens comme il me l’affirma un jour où je l’interrogeais sur la souveraineté nationale. Mes concitoyens mesureront toutes les contradictions avec son attitude actuelle sur les impôts, l’Europe, le libéralisme économique à l’opposé de ce que crurent les tourquennois l’élisant maire et député !

Justifier ses choix en invoquant l’abstention massive des classes populaires est un comble d’hypocrisie puisque son parcours actuel est fait de trahison, de reniement par l’adhésion récente à « En Marche » dont le logiciel politique est tout ce qu’il réprouvait antérieurement;

Comment espérer aujourd’hui retrouver le chemin de l’engagement là où le politique semble avoir disparu ?

La dernière manipulation en date est l’élection d’un nouveau maire, gaulliste historique, certes homme de conviction mais déjà affaibli car sous la haute surveillance de son nouveau premier adjoint-ministre, membre de la république en marche ! A cela s’ajoute le député élu « Les Républicains » et qui vient de passer chez Macron ! Toutes ces évolutions opportunistes rendent illégitimes les élus municipaux dont aucun n’a eu le courage de dénoncer la manœuvre.

A défaut d’une gauche qui a échoué, aveuglée par son carriérisme, son clientélisme notamment ethnique, sa paresse sur les principes républicains, le peuple aurait pu dans une tradition locale d’alternance trouver une nouvelle mobilisation dans le gaullisme social, souverainiste, laïque et exigeant qui aujourd’hui a été trahi ou mis sous tutelle.

Quand monsieur Darmanin écrit un livre mettant en cause ses anciens amis et mentors, n’est-ce pas en définitive une justification hypocrite de sa volte face ?

Tourcoing est un exemple révélateur de ce que l’opportunisme ne se confond pas avec évolution idéologique. Souhaitons qu’ici comme ailleurs des forces vives, nouvelles se reconstruisent rapidement et redonnent un espoir à tous ceux qui ont fui les urnes et le combat. Les français forment un peuple politique qui ne pardonnera pas les errements et leurs tromperies.







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Max Gallo

Le 8 septembre 2001, Max gallo prononça un discours remarquable en guise d’introduction au meeting de lancement de la campagne présidentielle de Jean-Pierre Chevènement. Il me reste en mémoire comme un moment privilégié de rencontre avec cet homme et de renforcement de mes convictions républicaines dans la nécessité d’un tournant politique majeur.

C’était à Vincennes. Une foule inattendue avait envahi le modeste chapiteau prévu pour 5000 personnes ; nous étions bien plus. Nous découvrîmes à cette occasion, l’orateur brillant, le visionnaire qui plaça la candidature de Chevènement au plus haut niveau historique de la nécessité d’un profond changement de logiciel républicain tel que nous le connûmes avec De Gaulle : « Il faut qu’à certaines époques arrivent des hommes, des passeurs qui remettent notre nation au niveau de son histoire ». Le ton était donné à la campagne, le Pôle Républicain rassemblant ceux des deux rives mis en place…

Outre l’écrivain, c’est l’historien que l’on lit avec passion car au cœur de ses ouvrages c’est toute la force du roman national et l’indéfectible attachement à la France qui s’impose et nous arme.

Je retrouve dans son parcours politique, un peu de mon propre cheminement, celui de la passion de l’engagement politique, du débat d’idées, de la confrontation idéologique. Parti du communisme, son chemin comme le mien le conduisit à rejoindre le Mouvement des Citoyens dans le but devant l’échec de la gauche de renouveler le mouvement républicain et social en remettant au cœur la nation, le citoyen, la grandeur de la France.

Cette réponse idéologique n’allait pas de soi en 1993 mais a profondément influencé la décennie suivante et reste profondément d’actualité aujourd’hui.

C’est au sein des réunions du conseil national du MDC où j’écoutais attentivement sa grande voix évoquer à chaque fois le chemin à parcourir à force de références historiques, plaidant inlassablement pour une ligne républicaine, nationale, patriotique souvent face à une aile gauche socialisante prête au compromis.

Je me souviens de son départ d’une réunion du conseil national tenu dans les sous sols de l’assemblée nationale où il expliquait, face aux critiques dans le contexte de la construction d’un Pôle républicain, qu’il voulait conserver la liberté de dire « que Pasqua est un grand républicain ». Cette dernière réunion avec Vincennes restent deux moments historiques que je conserve en mémoire, deux tournants essentiels et exemplaires à mes yeux. On connait la suite…

Reste « l’instituteur national « comme l’a si bien dénommé Jean-Pierre Chevènement ; en ce sens ses biographies de De Gaulle et Napoléon restent deux points de repère tant dans la forme , attrayante et pédagogique, que sur le fond que les nécessités du débat actuel national et identitaire rendent indispensables à l’enseignement de l’histoire de France;

Je retiendrai deux de ses ouvrages, « Fier d’être français, Fayard 2006″ et « L’Âme de la France : Une histoire de la Nation des origines à nos jours, Fayard, 2007 » précieux outils entre nos mains dans le difficile débat sur la nation souveraine contre le communautarisme, le dénigrement patriotique, le multiculturalisme notamment pendant toutes ces années dans une ville comme Roubaix où l’on se sentait bien seul face aux socialistes opportunistes et aux chrétiens démocrate soumis de bon gré à des exigences contraires à la laïcité républicaine au nom du « vivre ensemble » qui n’est que lâcheté idéologique;.

Combien a-t-il marqué aussi les esprits curieux lors de sa participation à l’émission « l’esprit public » sur France Culture où le tenant d’un républicanisme souverain savait convaincre en s’appuyant sur l’histoire, les faits, les hommes et donner une vision universelle qui rendait l’intelligence du propos évidente et par conséquence nôtre.

Max Gallo est mort le 18 juillet 2017 à Cabris







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Un vote populaire et souverainiste, un exemple « Tourcoing »

J’ai toujours considéré à la fois comme élu et militant engagé que ma ville, bourgeoise et populaire, industrieuse et indépendante, alliant progressisme et tradition était très politique dans les choix qu’elle faisait, cela s’est confirmé ce dimanche et c’est réconfortant pour l’avenir..

Les résultats sont tombés et en ont surpris plus d’un, à commencer par le maire qui outre cette qualité, est un homme politique engagé au plus haut niveau de « Les Républicains ». Les voix de Mélenchon et Le Pen arrivés en tête auxquels on peut ajouter celles de Dupont Aignan donne un total de 58,8% laissant loin derrière l' »Umps » et son ultime avatar M. Macron.

Mes concitoyens se sont réveillés, la participation est excellente même si elle ne rejoint pas encore la moyenne nationale. Ils ont majoritairement voté pour la souveraineté populaire et nationale et ont donné un sens politique réconfortant à leur vote car sans ambiguïté.

La ville renoue avec un passé politique pas si lointain où se côtoyaient un gaullisme populaire et social (1959 à 1977) et la tradition républicaine, laïque et ouvrière du PS et du PCF (1977-1983-1989). Elle rappelle au bon souvenir l’immense victoire du NON au référendum de 2005 sur le traité européen en renouvelant avec force l’avertissement donné à l’époque, bafoué par Jospin et Sarkozy.

Ce retour aux fondamentaux après de longues années d’une municipalité molle, de compromis chrétien démocrate avec le rocardisme, maintenue aux commandes en raison d’une forte présence du Front National et de la position, justifiée à l’époque, du refus des gaullistes et de la droite d’une quelconque alliance, a considérablement affaibli le mouvement populaire et a rejeté bon nombre de nos concitoyens dans l’abstention.

D’où mon incompréhension totale de la position du maire de soutenir M. Macron à l’opposé de ce que viennent de dire les tourquennois !

Soyons honnête, le discours clair mobilisateur de Mélenchon, discours de classe (notamment lors de sa venue à Tourcoing), a réveillé les ardeurs et s’ajoute, que ça plaise ou non, à l’évolution républicaine et populaire de Mme Le Pen.

Un mouvement populaire, national, de progrès, d’une nouveauté extraordinaire peut se créer en France si convergent les voix du monde du travail, des insoumis, des patriotes pour rejeter la candidature Macron et le battre.

Ma ville, grande cité de labeur et de progrès, peut être exemplaire.







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L’immense responsabilité de Dupont Aignan.

En réalisant un score de presque 5% Nicolas Dupont Aignan a fait entrer Debout la France dans la cour des mouvements avec lesquels il faudra désormais compter. Son espace politique qu’on disait à tort inexistant vient par son élargissement confirmer que nombre de nos concitoyens se retrouvent dans le combat national, républicain et social pour une France souveraine.

Comme il l’a déclaré, cela lui impose une grande responsabilité pour l’avenir mais surtout dans l’immédiat celui d’être le passeur idéologique vers un grand rassemblement de tous les républicains, patriotes, souverainistes venus de la droite et de la gauche pour qu’au deuxième tour triomphe la souveraineté populaire et nationale.

Sa prise de position sera non seulement exemplaire car dénuée de complaisance, mais le déclencheur chez nos concitoyens de la perspective qu’une victoire de nos idées est possible au deuxième tour car elle s’appuiera dans un juste équilibre sur une coalition et non sur un seul parti, ainsi que sur l’ensemble de l’arc politique républicain.

Au moment où les débris de l’UMPS, de Fillon à Montebourg, se rallient à celui qui leur ressemble avec la poursuite la politique mondialiste, européiste, destructrice de notre identité qui a fait naufrage mais qui leur permet de sauver leur peau.

Non l’avenir de la France ne se prépare pas dans les dîners à « La Coupole » mais bien auprès des couches populaires et travailleuses, dans nos quartiers et dans nos champs, elles qui savent depuis toujours que rien n’est jamais perdu tant que la patrie, seul espace pertinent de la démocratie, existe, pour notre culture et notre bien commun permettant la véritable égalité dans le progrès social.

Alors créons à côté de Marine Lepen ce grand espace républicain et gagnons ensemble dans nos diversités le deuxième tour. Il en va non seulement du rôle futur de notre mouvement « Debout la France » mais surtout de l’avenir de la République et de la « Grande Nation ».

J’appelle Dupont Aignan à choisir sans ambiguïté cette voie d’avenir.







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Dupont-Aignan et son espace…

La réunion de militants et de sympathisant pour les vœux de la fédération du Nord de Debout la France a montré par les quelques propos mobilisateurs ou inquiets de quelques futurs candidats aux législatives* que la question de l’espace politique dont dispose le mouvement serait perçu comme le soulignait un article du Monde** une « voie étroite entre LePen et Fillon ».

Ce propos réducteur semble nous être imposé par tous ceux qui n’ont pas intérêt à voir se développer ce que peuvent recouvrir les orientations politiques de Nicolas Dupont-Aignan dans le paysage politique de la droite à la gauche.

D’abord l’adversaire n’est pas le Front National qui sur bien des points notamment avec M. Philippot a des positions identiques ; la polémique sur tel ou tel point secondaire n’a aucune utilité. En revanche l’électorat qui partage l’idéal national et républicain et qui ne souhaite pas se prononcer pour le FN peut se retrouver dans le courant patriotique qu’incarne le député-maire d’Yerres et faire triompher la ligne de la souveraineté nationale et républicaine. Je reste persuadé que dans cet électorat nombre de salariés de couches moyennes et populaires et de professions libérales pourront s’y retrouver.

La bataille contre François Fillon et LR doit être déterminée et sans concession. Les vrais gaullistes ne s’y tromperont pas, encore faut-il argumenter avec clarté contre les positions conservatrices voire réactionnaires avec une mise en cause sans précédent des services publics, des acquis sociaux tout en ne donnant aucune perspective de véritable indépendance nationale vis à vis de l’Europe qui reste le point essentiel et fondamental de divergence.

S’adresser à tous et en particulier à tous ceux, républicains sincères, hommes et femmes de gauche qui se sont retrouvés par exemple chez Chevènement, cette intelligence collective qui s’est construite dans un pôle républicains doit désormais être une des priorités. L’espace est immense tant l’insatisfaction et l’inquiétude sont grandes devant notre décadence et devant les enjeux économiques.

Dupont-Aignan et Debout la France ne doivent pas apparaître comme plus ou moins à droite ou d’extrême-droite, certains considérant même qu’une partie du FN est trop à gauche et trop étatiste ce qui est un contre sens total, car la France aujourd’hui a besoin d’un homme de progrès et de valeurs non pas de « ni de droite, ni de gauche » de type Macron mais qu’il soit « le républicain au dessus de la Droite et de la Gauche », l’homme de la Nation en quelque sorte.

Debout la République est devenu Debout la France, mais c’est dans la construction de ce pôle républicain rénové alliant identité, souveraineté populaire et progrès social, que se trouve l’espace de conviction de Nicolas Dupont-Aignan.

* DLF présentera des candidats aux législatives dans toutes les circonscriptions
** Le Monde du 11 janvier 2017







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Ecole privée, égalité et moyen.

Le nombre d’élèves dans les écoles privées sous contrat augmente selon une récente étude ministérielle (Le Monde). La plupart des raisons du choix des parents est connu, cela, et il faut le dire clairement, contribue à accentuer les déséquilibres sociaux, à pénaliser les établissements publics dans de nombreuses zones plus sensibles économiquement et ethniquement.

De grandes disparités existent car si en moyenne le pourcentage d’élèves dans ces collèges atteint plus de 21%, ces chiffres grimpent nettement dans certaines régions de tradition catholique ou comme c’est le cas dans des villes comme les nôtres, Roubaix et Tourcoing où s’allient difficultés économiques et immigration avec le poids ancien de la tradition chrétienne du patronat textile. Le constat est que le nombre de collégiens dans le privé est supérieur à celui des établissements publics, pourtant bien dotés en moyens, et avec des chiffres en constante progression.

Paradoxalement plus les gouvernements successifs accordèrent avec plus ou moins de générosité des dotations accrues en professeurs et en personnel, par un effet pervers que certains nommeraient effet de stigmatisation, augmentait le choix du privé par les familles créant encore plus de déséquilibres sociaux et ethniques. J’en porte témoignage.

Le débat sur ces vastes questions doit être repris et argumenté, je n’y manquerai pas : la place de l’école privée dans notre système éducatif doit être engagée sans sectarisme mais avec une fermeté et une analyse moderne. Sa place doit être examinée face au principe républicain d’égalité de traitement donc de devoir et d’obligation citoyenne.

Prenons donc deux récents exemples de décision des ministres socialistes de l’Education : la réforme des rythmes scolaires (Peillon) et la réforme du collège. (*)

Les socialistes n’osent même plus s’en glorifier tant la conception étroite, pédagogiste, donc faussement égalitariste se heurte à la réalité que le toujours « plus-de-moyens » n’a pas créé une inversion de tendance du taux de réussite scolaire et de niveau d’instruction dan s les zones où elles étaient sensées être destinées.

La réforme (Peillon) des rythmes scolaires est imposée aux communes avec les conséquences que l’on connait : poids financier sur les budgets communaux, difficultés des familles à s’organiser , introduction d’animateurs dans nos écoles. L’école privé s’est bien gardée d’emboiter le pas maintenant une semaine structurée, évitant ainsi de mettre en place en complément de journée des animateurs et autres agents sociaux à la place des instituteurs, privilégiant de fait la perception qu’ont les parents d’une école qui instruit.

De même en vertu de son « caractère propre et de son autonomie de gestion » l’école catholique sous contrat a pris quelques distances avec la réforme du collège en maintenant des enseignements amoindris (Lettres, Langues anciennes, classes bilingues; histoire, sciences et vie de la terre….) prouvant ainsi par l’absurde l’inanité de ces nouveaux dispositifs.

Il n’est dès lors pas étonnant que monsieur Fillon souhaite augmenter la possibilité d’ouvrir de nouvelles écoles privées.

Pour lutter contre cette inégalité de pratique qui se fait au détriment de l’école laïque, il est inadmissible que lorsque des réformes dans l’éducation nationale sont mises en œuvre elles ne s’appliquent pas aux établissements privés sous contrat. C’est donc le cas des deux réformes évoquées ci-dessus même si celles-ci sont plus que contestables et à remettre en cause dès que possible en cause.

Républicains n’éludons pas le débat sur ce qu’on a appelé le grand service public de l’Education qui intègre une égalité d’obligations public-privé.

(*) Mes propositions sur la réforme Peillon au CM de Roubaix 2013






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