Ce n’est certainement pas par hasard si Macron est allé en terre de concordat pour nous parler dans un doux euphémisme de « séparatisme islamique », conscient que ce sujet hautement sensible dans beaucoup de communes est purement et simplement absent des programmes ou tracts préélectoraux. J’ai pu le constater sur l’épaisse brochure du ministre candidat Darmanin qui avait à une époque suggéré d’aller vers une sorte de reconnaissance de l’Islam au travers d’un nouveau concordat, ce qui impliquait une prise en compte par l’Etat de la formation au culte et d’éventuelles subventions… cas en Alsace pour les cultes protestants et catholiques…
Il est donc sensé d’avoir une légitime inquiétude sur les propositions de formation des imans, sur d’éventuelles filaires universitaires, sur la reconnaissance d’écoles musulmanes pour s’aligner sur le statut concordataire, ce qui avait une pertinence historique, mais qui n’a plus lieu d’être un siècle après le retour de l’Alsace-Lorraine dans la République.
D’abord le débat laïque aujourd’hui est posé essentiellement dans nos villes devant la revendication directe ou dissimulée d’un islamisme militant vis-à-vis des élus ainsi que d’un embrigadement plus ou moins public de population de certains quartiers, accompagnés d’exigences de financement voire de reconnaissance de particularisme.
Le communautarisme est en marche.
Qu’on ne crie pas à la discrimination ! ceux-là mêmes qui hurlent créent leur propre discrimination en refusant toute attitude publique conforme aux traditions républicaines de discrétion comme disait Chevènement.
Depuis de nombreuses années beaucoup d’élus municipaux, de maires ont collaboré et acheté la paix sociale en manifestant complaisamment leur intérêt vis-à-vis de ceux qui ne respectaient pas les lois et règles de la République, mettant à mal la stricte neutralité que doivent observer les élus vis-à-vis des cultes.
Les nombreuses années passées à Roubaix, élu, travaillant et habitant dans un quartier sensible à forte proportion d’habitants de culture arabo musulmane, m’ont contraint souvent seul à dénoncer les dérives néfastes d’une majorité municipale qui offrait des salles gratuitement à des prédicateurs sous la pression d’associations culturelles, qui subventionnait un voyage de jeunes au Bourget à l’assemblée de l’UOIF, qui participait à des rassemblement de croyants à l’occasion de l’Aïd, qui accordait des facilités à l’implantation de lieux de culte, qui ne s’interrogeait pas sur l’organisation de réseaux commerciaux ethniques autour des mosquées ou dans certaines rues, qui acceptait des dérogations au service public pour raisons religieuses, tout cela ne conduisant en aucune façon à mieux intégrer mais bien au contraire à communautariser et ghettoïser certains quartiers.
J’ai vu en quinze ans les résultats d’une telle politique tournant les dos à ce qui aurait du être une politique d’exemplarité laïque et de pédagogie laïque et républicaine.
En n’abordant pas ces questions dans la campagne municipale c’est déjà refuser par avance de s’engager sur une lutte résolue contre toutes les provocations antirépublicaines. Les candidats devraient dire que certaines attitudes ostentatoires seront combattues.
La laïcité s’est construite au début du XXème siècle contre un catholicisme conservateur, le combat idéologique fut rude mais c’est la liberté de conscience qui a triomphé. Aujourd’hui le combat pour la laïcité est face à l’islamisme, il y a urgence à ce que nous préservions nos façon de vivre, nos coutumes, le respect de chacun dans sa sphère intime sinon ceux qui, non sans arguments, pensent « grand remplacement » auront raison. Si nous gagnons ce combat vital ce sera la preuve que l’Islam est compatible avec la République, preuve qui est de moins en moins tangible aujourd’hui.
Les socialistes ont payé durement leur aveuglement, leur inutile clientélisme et leur complaisance coupable, « La république en Marche » et ses obligés tentent d’éviter le sujet, elle périra aussi de son mutisme. A mes concitoyens de choisir les élus qui sont limpides à ce sujet…