De l’opportunisme, à Tourcoing et ailleurs…

En cette fin d’année, je regarde les six derniers mois de la vie politique et sociale de ma ville qui, à bien des égards, est un miroir local des ambiguïtés de la vie nationale. Depuis quelques temps son nom est souvent cité au point de la confondre, dans l’imaginaire collectif avec sa voisine si proche, Roubaix ; dernièrement c’est Renaud Camus qui la prenait pour exemple (à tord?) de sa théorie du « Grand remplacement ».

S’ajoute la visite du président de la République venu présenter sa « nouvelle politique de la ville » véritable reprise de tout ce qui fut entrepris par les socialistes, ayant eu d’ailleurs une regard critique comme élu roubaisien à l’époque, et qui n’aboutit à rien pour n’avoir pas traité les véritables causes, en particulier  celles de l’immigration, du regroupement familial, de l’islamisme, de la ghettoïsation et de la délinquance.

Donc, on parle de Tourcoing, le maire devenu ministre macronien en est une des principales raisons puisqu’il ne cache pas sa dilection, où qu’il soit, pour la cité qui l’a élu. Mais l’image qui en découle se décline dans la formule « une des villes les plus pauvres de France »(Le Monde), ce qui en matière d’attractivité mérite interrogation.

Cet homme, monsieur Darmanin, personnage à la démarche un peu insaisissable, s’était fait élire sur la nécessité urgente de la baisse des impôts locaux, ce qu’il fit modestement et sur un positionnement politique de gaulliste social proche de feu Philippe Seguin, ayant voté contre les traités européens comme il me l’affirma un jour où je l’interrogeais sur la souveraineté nationale. Mes concitoyens mesureront toutes les contradictions avec son attitude actuelle sur les impôts, l’Europe, le libéralisme économique à l’opposé de ce que crurent les tourquennois l’élisant maire et député !

Justifier ses choix en invoquant l’abstention massive des classes populaires est un comble d’hypocrisie puisque son parcours actuel est fait de trahison, de reniement par l’adhésion récente à « En Marche » dont le logiciel politique est tout ce qu’il réprouvait antérieurement;

Comment espérer aujourd’hui retrouver le chemin de l’engagement là où le politique semble avoir disparu ?

La dernière manipulation en date est l’élection d’un nouveau maire, gaulliste historique, certes homme de conviction mais déjà affaibli car sous la haute surveillance de son nouveau premier adjoint-ministre, membre de la république en marche ! A cela s’ajoute le député élu « Les Républicains » et qui vient de passer chez Macron ! Toutes ces évolutions opportunistes rendent illégitimes les élus municipaux dont aucun n’a eu le courage de dénoncer la manœuvre.

A défaut d’une gauche qui a échoué, aveuglée par son carriérisme, son clientélisme notamment ethnique, sa paresse sur les principes républicains, le peuple aurait pu dans une tradition locale d’alternance trouver une nouvelle mobilisation dans le gaullisme social, souverainiste, laïque et exigeant qui aujourd’hui a été trahi ou mis sous tutelle.

Quand monsieur Darmanin écrit un livre mettant en cause ses anciens amis et mentors, n’est-ce pas en définitive une justification hypocrite de sa volte face ?

Tourcoing est un exemple révélateur de ce que l’opportunisme ne se confond pas avec évolution idéologique. Souhaitons qu’ici comme ailleurs des forces vives, nouvelles se reconstruisent rapidement et redonnent un espoir à tous ceux qui ont fui les urnes et le combat. Les français forment un peuple politique qui ne pardonnera pas les errements et leurs tromperies.

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