Jeudi 9 janvier 2014
A mes amis républicains et citoyens
Devant nous s’annoncent les municipales et surtout les européennes.
A Roubaix les contacts que nous avons eus avec Pierre Dubois et avec G. Delbar (UMP) n’ont pas abouti pour des raisons politiques différentes. L’un persévère dans une politique de soumission libérale de la ville de Roubaix dans un déclin inévitable, notre groupe l’a combattu jusqu’au dernier conseil municipal ; l’autre a refusé tout accord sur des objectifs républicains, nationaux, dans une démarche qui n’a plus rien à voir avec l’accord de 2008 avec M. A. Pick. Nous avons rencontré également le Parti Communiste. J’ai également été appelé par le Rassemblement Bleu Marine.
En ce qui me concerne, je ne me présenterai pas à Roubaix. Les attaques répétées dans la presse sur mon positionnement m’amènent à clarifier la situation. Considérant en cohérence que le chevènementisme opérationnel n’est plus au MRC, j’ai décidé de rejoindre Dupont Aignan, le républicain de l’autre rive avec qui nous partageons les valeurs essentielles du combat républicain, laïque et national et d’adhérer à DLR et de me rendre utile, plus particulièrement à Tourcoing. Je vous invite à faire de même car le combat républicain a besoin de bras sur la métropole.
Je pense qu’il ne faut à Roubaix soutenir aucune liste et renvoyer dos à dos PS/Modem et UMP. Votre avis sur cette question ? Ma position n’engage aujourd’hui que moi même et chacun peut proposer un autre positionnement ou participer à une liste qui lui convient. Je relancerai également l’Alliance des Républicains (APAR) pour en faire un club politique d’information, pour promouvoir sans exclusive le rassemblement des patriotes des deux rives.
Je développerai tous ces arguments dans les jours qui viennent dans mon blog et dans la presse. Le combat Républicain et Citoyen continue. Elu ou simple citoyen militant, je vous invite à le partager et à le faire partager !
Avec toute mon amitié, mes sentiments républicains dévoués.
Mardi 14 janvier 2014
Municipales, DLR, expliquons-nous !
Où se situe Christian Maes réellement ? (1) Question politique fort pertinente en ces temps où « faire de la politique » est peu considéré et où le débat d’idées qui précède l’action est peu en cour. Aux municipales d’ailleurs, force est de constater que beaucoup de candidats masquent leur « étiquette » ; aveu de faiblesse face à l’idéologie dominante du rejet des organisations politiques et des idéologies.
Bref. Expliquons-nous !
Elu et militant depuis 1977, à Tourcoing comme à Roubaix quelques principes ont guidé mes choix : se rattacher clairement sans sectarisme à un courant de pensée politique, seul guide qui permet l’action en tant qu’élu, privilégier un accord politique plutôt que la simple convoitise d’une place éligible, s’engager dans la proximité là où l’on réside et, en ce qui me concerne là où l’on travaille, organiser un travail collectif de conviction.
Fondamentalement attaché au combat social républicain et national, aux principes de laïcité et de souveraineté, aux forces de progrès issues de l’action historique notamment celle du mouvement ouvrier, au rôle essentiel de l’Ecole libératrice et pour reprendre une formule fameuse « à l’élitisme culturel pour tous » c’est en ce sens que réside ma cohérence politique.
Depuis 1992 adhérent du MDC devenu MRC en 2002, c’est sous cette appartenance que j’ai eu des responsabilités militantes tant au niveau national que local à Roubaix et Tourcoing. Elu chevènementiste et président du groupe Républicain et Citoyen depuis 1995 au conseil municipal de Roubaix, le mandat à ce titre se termine. C’est tout naturellement que désormais habitant de nouveau Tourcoing je recentre sur le plan local mes activités politiques.
En 2002, à la présidentielle, Chevènement créait le « Pôle Républicain » pour rassembler les « Républicains des deux rives » dans un souci d’indépendance nationale et de souveraineté populaire. C’est sur cette ligne de conduite qu’aujourd’hui je rejoins (2) Nicolas Dupont Aignan qui avec « Debout la République » est, si je puis dire, un « chevènementisme » opérationnel (On le percevra nettement aux futures européennes de mai). Le MRC est en grande partie devenu inaudible dans sa soumission contradictoire au Parti socialiste.
Le combat avec mes amis reste donc le même. Quant à moi, je me suis toujours considéré de par mon expérience, de par mes fonctions professionnelles, militantes ou électives comme un responsable politique du versant Nord Est de notre métropole ;
A Roubaix, pour les municipales, le respect des électeurs m’a conduit à la tête du Groupe à travailler dans l’opposition jusqu’au vote du budget fin décembre. Nous avons mené en vain des discussions avec le maire sortant. Avec l’UMP aucun accord politique de fond qui aurait permis des alliances n’a pu hélas se faire jour. A titre individuel, certains de mes amis pourront rejoindre cette liste dans l’état d’esprit de rassemblement qui avait prévalu en 2008 dans la constitution d’une liste d’Union Républicaine avec le gaulliste social Max-André Pick.
A Tourcoing, ville où je fus élu, où nous avons proposé des candidats aux législatives, et que je n’ai jamais cessé de défendre, notamment à la Communauté Urbaine où à la commission culture ne siégeait aucun élu tourquennois, je peux être utile dans l’esprit décrit au début de ce texte. L’enjeu essentiel est d’éviter une dérive sociale et urbaine à la roubaisienne dans l’assistanat généralisé et de perdre ainsi toute mixité sociale et indépendance. Enfin, les questions laïques et culturelles me semblent être des enjeux de fond. Il faut sans doute aussi des élus qui sauront au dessus de la simple gestion quotidienne dans une pédagogie concrète promouvoir l’amour de la patrie et l’exigence sociale de l’égalité républicaine. Hélas la gestion socialiste des ces dernières années n’apparait pas à la hauteur des besoins nécessaires au développement et à l’équilibre social de notre ville.
Avec mes amis, avec des propositions, je suis aujourd’hui et dans les mois qui viennent disponible pour cette bataille nationale et républicaine.
- Nord Eclair Tourcoing du 11 janvier 2014
- Je fus candidat sur la liste DLR aux européennes de 2009
Le 11 avril 2014
Retour sur un désastre politique : les municipales à Roubaix…
Parler de désastre serait-il exagéré ? Non car d’une crise profonde de la société roubaisienne inscrite elle-même dans une crise nationale économique et identitaire, il ne pouvait arriver qu’une crise de la représentation politique municipale sans précédent. Témoin direct depuis 20 ans de la vie municipale tant d’un point de vue politique que professionnel, je propose quelques réflexions sur une plus longue durée des causes de la situation actuelle.
La disparition d’un « socialisme » municipal roubaisien.
Depuis la libération Roubaix a toujours été dirigée plus ou moins par des coalitions socialo centristes où dominait la SFIO, en rupture nette avec les communistes, y compris en 1959 avec les gaullistes ! Dans cette ville ouvrière, fortement influencée par le patronat textile et le catholicisme paternaliste et social, les réalisations sociales furent nombreuses et marquent une forte identité locale.
La crise du textile, la présence importante d’une immigration de première génération tant européenne que magrébine, dont beaucoup de harkis, ont pour reflet une double rupture de cette tradition municipale : 1977, Roubaix est dirigé par une coalition d’union de la gauche, excluant toute alliance centriste et le maire Pierre Prouvost entame de grands projets qui n’aboutiront qu’en partie ; 1983, le pouvoir municipal tombe dans les mains, dès le premier tour, de la droite unie majoritairement modérée d’André Diligent ancien adjoint d’un maire socialiste mettant fin à la parenthèse d’une gauche forte.
Idéologiquement chrétien démocrate, personnalité politique il jette les bases d’une gestion sociale visant d’une part à défendre au sein de la communauté urbaine les intérêts du versant Nord-Est, dans une certaine continuité avec Pierre Prouvost en privilégiant le compromis musclé avec Pierre Mauroy, et d’autre part un achat de la paix sociale dans les quartiers par la promotion de jeunes roubaisiens et d’associations issus notamment de l’immigration.
Le courant socialiste va se diviser puisque qu’une partie des militants ou sympathisants, issue souvent du rocardisme commence à rejoindre et à participer à la municipalité UDF comme Robert Caillaux ou Pierre Dubois.
C’est en 1995 que le « socialisme » roubaisien tente de reprendre la direction de la ville dans une liste conduite par Bernard Carton clairement d’Union de la Gauche (PS, Verts avec Marie Blandin, PCF, MRC) et avec un programme plus nettement républicain et laïque. La victoire de 300 voix de la liste de droite de Vandierendonck, successeur UDF adoubé par Diligent, marque, à mon avis, un tournant décisif pour le PS roubaisien.
Se met alors peu à peu en place une vision gestionnaire, d’alignement systématique sur la communauté urbaine, un humanisme de bonne conscience, une vision communautariste qui va assigner à la ville de Roubaix le rôle d’accueil et d’assistanat des couches de population défavorisée, de l’immigration et du regroupement familial, avec pour corollaire une manne financière revendiquée par le maire plus à l’aise à manier la sébille qu’à analyser politiquement les causes du déclin économique, social et culturel et les tensions urbaines qui en découlent.
C’est à partir de 2001 que la crise roubaisienne latente s’aggrave. R. Vandierendonck rejoint par opportunisme le parti socialiste affaibli, minoritaire et sans projet et lui impose ainsi qu’à ses alliés une dérive gestionnaire et complaisante, paradoxalement autoritaire, qui masque peu à peu la réalité sociale du vécu des roubaisiens et l’identité historique d’une ville populaire et ouvrière.
Puis après 2008, une partie de la gauche rejetée dans l’opposition, le socialisme roubaisien a pratiquement disparu et se maintient sous une forme clientéliste, ambigüe sur les questions laïques, favorisant les lobbies et pratiquant la discrimination positive qui conduit aux dérives communautaristes dans les quartiers et à une société éclatée.
Cet aveuglement face à la réalité, cet abandon d’un projet autonome de redressement social alors que la crise, bien réelle, du modèle républicain de fraternité, de lutte sociale, d’égalité disparait, aura pour conséquence l’éclatement de la gauche et notamment du Parti socialiste, un refuge massif dans l’abstention politique, une exigence identitaire au travers du vote des couches moyennes traditionnelles vers le Front National y compris au deuxième tour. Les tristes tentatives d’arrangement, sans contenu politique, au deuxième tour ne pouvait que conduire à la victoire par défaut d’une droite très identifiée.
Cette lente déliquescence du socialisme remonte donc à bien loin. Pierre Dubois, ce maire non élu, incapable de comprendre le cadeau empoisonné de son prédécesseur fait payer aux roubaisiens, à la gauche et à son parti une lourde note de frais : le désintérêt, le rejet, l’exaspération, la désespérance traduit par « on n’est plus chez nous…» aggravé il est vrai par une politique nationale désastreuse soumise à Bruxelles, un peu comme Roubaix soumis à la CUDL et aux dotations.
Peut être est ce l’occasion qu’apparaissent de nouveaux talents politiques pour reconstruire une Gauche républicaine de combat !
Le 28 décembre 2014
Bancs publics
Le nouveau maire d’Angoulême (UMP), afin d’éviter que clochards et autres intrus ne squattent les bancs du centre ville n’a rien de trouver mieux que de les encadrer d’une cage métallique. Les bonnes âmes se hérissent. Un amalgame avec nos quelques bancs tourquennois a fait quelques échos dans la presse. En effet, ceux ci sont conçus, apprend-on, de telle manière que l’on ne puisse s’y allonger, leur assise étant partagée par une excroissance métallique forte incommode pour celui qui pourrait y tenter une sieste. Cet étrange rapprochement est-il dû au fait que le maire de notre ville soit aussi un nouvel élu UMP tout aussi inhumain donc que celui d’Angoulême, sauf que nos bancs publics furent installés sous la précédente municipalité PS.
Deux remarques cependant :
La lutte pour la reconquête urbaine des centres ville commence sans doute par prendre toutes les mesures contre les incivilités, le parasitisme, la saleté et la petite délinquance… Il n’est pas rare de trouver sur le seuil de nos habitations, détritus, excréments voire quelques restes cartonnés d’un couchage nocturne. Que ceux qui trouvent ces propos inconvenants et qui ont la compassion facile mais contemplative ne fassent pas de procès sauf à abriter, pour autant qu’ils le désirent, les personnes concernées dans leur douillette demeure. Je partage l’avis de Philippe Bilger qui « voit, devant certains commerces, de véritables campements de clochards à l’encontre desquels, in petto, on proteste en mettant en cause l’inertie des pouvoirs publics qui les laissent perdurer au prétexte de la liberté individuelle ».
Pour autant c’est plutôt le manque de bancs publics qui est à souligner. Des villes (voir l’initiative de Dijon) ont pensé au nombre croissant de personnes âgées qui lors de leurs emplettes où de leurs promenades souhaitent se poser un instant, échanger avec un ami ou un voisin, et ont pris les mesures adéquates : bancs, fauteuil voire de tranquilles abris. Avouons que notre ville en a un besoin urgent
Le 30 décembre 2014
Pour un libraire heureux à Tourcoing
En cette fin d’année, s’annonce le départ du centre ville de la dernière librairie de la ville, en l’occurrence « Majuscule ». Certes, on nous annonce qu’il s’agirait d’une restructuration dans un autre lieu moins coûteux en location mais force est de constater que depuis maintenant des mois, la part réservée au livre y est de plus en plus modeste et sous certains aspects inexistante. Il nous faut désormais craindre le pire : la disparition totale d’un véritable libraire à Tourcoing. Ce serait un désastre culturel là où beaucoup avait été réalisé pour le développement de la lecture publique. Sans doute n’a-t-on pas pris suffisamment garde ces dernières années à mener une politique en ce domaine associant initiative publique (nos bibliothèques municipales) avec des professionnels de qualité que sont nos bibliothécaires, nos associations culturelles et l’initiative privée, libraires et éditeurs, notamment régionaux en s’appuyant sur le conseil général et pour l’édition sur le conseil régional.
Photo Nord Eclair
Bien sûr on peut rétorquer que l’économie du livre est un secteur en difficulté face à l’arrivée du numérique et de gros fournisseurs, et ce serait en partie juste sauf à considérer que le rôle social du libraire n’est plus utile et nécessaire au développement intellectuel et culturel d’une grande ville de tradition comme la nôtre.
Car enfin, il est incompréhensible qu’après la disparition des libraires comme — pour ne citer qu’eux — Piedanna, rue de la cloche, Sainte Beuve, rue de Tournai puis place de l’Hôtel de Ville et surtout le Furet du Nord, la question ne se soit pas posée alors que ce dernier réinvestissait à Roubaix en centre ville, ville qui a le plaisir d’avoir en plus nombre de libraires indépendants, courageux et dynamiques (Les Lisières, Autour des mots, Le Cep, etc…).
Le plaisir de la lecture ne commence –t-il pas par cette déambulation dans les rayons d’une librairie, à la recherche ou non d’un ouvrage, de repartir avec celui auquel on n’avait pas pensé après un entretien avec un ami de rencontre ou suite au conseil avisé de ce professionnel cultivé qu’est le libraire proche ?
Le nouveau centre commercial pourrait offrir un lieu propice à un commerce culturel mais un accord imbécile interdit la présence d’un commerce de presse qui pourrait pourtant compléter utilement une librairie. Quand on pense d’ailleurs qu’il est désormais impossible de trouver dès l’après-midi le grand quotidien national du soir !
Une initiative urgente est à prendre en ce domaine. C’est un premier vœu pour 2015 !