2010

7 janvier 2010 :

La leçon d’un grand républicain…

Je me souviens qu’après que Philippe Seguin eut prononcé son célèbre « Discours pour la France », Jean–Pierre Chevènement lui manifesta publiquement à l’assemblée nationale ses compliments et son approbation. Les accents prophétiques de ce texte restent aujourd’hui pleins d’actualité. Nous étions en 1992 face au traité de Maastricht, le MDC allait se créer après les assises de Belfort, fin août. Une perspective républicaine nécessaire à la France s’ouvrait tant à gauche qu’à droite.

Alors c’est avec intérêt que je lis la réaction politique de Jean–Pierre Chevènement quand il dit : « dommage que nos chemins n’aient fait que se croiser » et de témoigner de ce qui était au cœur de son projet républicain : « J’ai cherché à rassembler le plus largement autour du pôle républicain, lors de ma candidature à la présidentielle de 2002 » tout en considérant son échec avec fatalisme : « c’est le lot du bipartisme largement factice ».

Pourtant la partie n’est pas encore jouée. 2002 ne fut pas un échec, c’est le manque de persévérance dans cette voie qui posa problème.

Nombreux sont ceux qui aujourd’hui pensent que ce qui fut au cœur de la campagne de 2002 avec le « Pôle Républicain » reste pertinent. Il est donc regrettable que Jean–Pierre Chevènement emploie le conditionnel passé quand il déclare  » J’aurais aimé que les Républicains des deux rives puissent s’unir pour proposer une perspective à la France face à la dérive libérale et européiste à laquelle nous sommes confrontés. » faisant ainsi paradoxalement le même constat pour aujourd’hui.

Mais il lui faut hélas vivre la contradiction entre des alliances de circonstances plus alimentaires que politiques avec une gauche socialiste (exemple, les régionales) et la volonté de trouver une voie républicaine de rassemblement.

Philippe Seguin malgré son retrait subi, au-delà de sa disparition, et Jean–Pierre Chevènement malgré sa parenthèse de gauche restent les exemples du combat à mener aujourd’hui. C’est le sens que je donne à mon militantisme qui avec quelques amis tente de continuer ce combat nécessaire des « républicains des deux rives ». C’est la raison pour laquelle nous avons participé et soutenu « Debout la République » de Nicolas Dupont Aignan aux européennes et qu’aujourd’hui nous créons l’Alliance des Républicains.

Que le combat continue, il n’est pas dépassé.


Vendredi 19 février 2010 :

“Quick”, communiqué du “Rassemblement Citoyen”

Notre groupe est très souvent en opposition avec la politique et la gestion du maire de Roubaix, mais, une fois n’est pas coutume, nous ne pouvons qu’approuver sa réaction devant l’affaire du Quick halal de Roubaix.

Quand une chaîne de restaurants estime, pour des raisons commerciales, de spécialiser dans certaines villes ses restaurants répondant ainsi à un principe religieux spécifique, on est clairement dans un processus commercial anticipant la communautarisation effective de la Ville.

Dans ce processus, on présélectionne la clientèle sur des critères attendus de communauté. Que deviennent ces espaces où devraient régner convivialité, diversité et échanges qui construisent le « bien vivre ensemble ».

Nous avons sensibilisé le maire à de nombreuses reprises sur les velléités et la montée du communautarisme dans sa ville dans beaucoup de domaines. Et pour s’y opposer, nous avions notamment demandé que les subventions de la Ville aux associations soient bien réservées aux actions d’intérêt général.

Aujourd’hui, nous en sommes aux conséquences, et on découvre qu’une grande enseigne a choisi Roubaix pour cette expérimentation choquante car elle s’affiche clairement comme une volonté de se conformer totalement à un principe religieux. Et tant qu’à faire de l’intrusion religieuse, à quand l’installation d’un Quick spécial « kacher » et d’un autre où le « bénidicite » serait systématiquement récité avant chaque repas ?

Décidément, Roubaix soigne son image dans les médias nationaux.


Samedi 20 février 2010 :

Commentaire

Après la disparition de nos boucheries-charcuteries traditionnelles, après le projet des verts du restaurant Baraka où “toutes ses viandes seront hallal”, voilà une troisième étape avec le “Quick” !

Le maire a raison quand il parle de discrimination vis-à-vis des non musulmans et ils sont quand même encore la majorité, il était temps. Il reste cependant insuffisant sur le fond. La ville s’enfonce dans le culturellement correct qui est de tolérer de plus en plus ce qui est inacceptable pour beaucoup de citoyens à savoir qu’ils n’ont non seulement pas à se plier à des interdits alimentaires, mais aussi qu’ils ne souhaitent pas “manger hallal” en raison des pratiques d’abattage cruelles et barbares. Devrons-nous quitter notre quartier ou même Roubaix pour vivre hors de toute pression ?

Voilà la question de fond. Qu’en pensent nos collègues musulmans et laïques ? C’est à eux de prendre position nettement.


26 février 2010

L’affaire du « Quick », une réponse républicaine

Avec l’affaire du « Quick hallal » en plein centre ville, nous assistons à un nouvel épisode de la montée du communautarisme dans la ville ; ce qui ne sera toléré par personne sauf par ceux qui acceptent par opportunisme politique la lente dérive de notre cité et ceux qui souhaitent un paysage public où une religion imposera sa loi à tous. La surprise aurait pu être que le maire dans ce moment de lucidité qu’il nous a offert s’interroge et prenne nettement position sur le fond. Or nous avons assisté à un pseudo affrontement avec une enseigne qui ne connaît que son profit. Le business ne connaît que la loi de l’argent, refrain bien connu. Malheureusement, sautant d’une proposition à une autre, tout en faisant mine de porter plainte, le maire n’a pas saisi l’opportunité de poser sereinement mais avec fermeté, devant tous nos concitoyens, les questions que soulèvent le ethniquement compatible qui tente de s’imposer à l’espace public, lieu laïc du vivre ensemble. Une suggestion des plus étranges fut de souhaiter un « Quick » non hallal à proximité, dans la même rue pour ceux qui aiment le bacon (voyez la hauteur de vue !). Imaginez le tableau et ses conséquences : une porte pour les musulmans, une porte pour les autres…!

Soyons clair, les revendications particularistes de certains musulmans remettent en cause non seulement le principe de laïcité mais envahissent l’espace public jusque dans les lieux d’enseignement, d’actions sociales et bien sûr dans l’offre commerciale. Et cela pose un sérieux problème non seulement aux « souchars » mais aussi à une majorité de nos concitoyens de culture arabo-musulmane.

La disparition du commerce traditionnel est un exemple que personne ne peut nier. L’exemple de ces bouchers charcutiers de la rue de Lannoy dont la vie devenait intolérable, qui ont été contraints d’abonner leur commerce, et, Roubaix privant ainsi un quartier de la liberté du choix commercial au profit bien sûr des grandes surfaces est très révélateur. Ainsi donc, regardons le quartier de l’Epeule, dont le seul endroit où les habitants peuvent s’approvisionner en viande, charcuterie non hallal ou porcine est, pour combien de temps encore, le supermarché du coin. Quand on sait qu’une importante mosquée est en construction et que les commerçants, c’est leur droit, apportent leurs contributions pécuniaires au projet, la boucle est bouclée. Cela conduit de fait à une homogénéisation culturelle ! Le problème de la politique de peuplement est posée.

En tant que républicain laïque, épris de la liberté de conscience et du libre débat argumenté, je combats cette montée de la ségrégation vis à vis de tous ceux qui veulent vivre naturellement selon nos traditions nationales et roubaisiennes, ville ouvrière et populaire dont les citoyens ont tant donné dans la lutte contre les aliénations économiques, sociales et confessionnelles.

Je veux aussi qu’on entende cette personne qui me dit que l’alimentation hallal suppose un abattage rituel particulièrement cruel et barbare, et qu’elle s’oppose à cette pratique qui pourrait être dans un rite évolué remplacée par une manifestation symbolique comme on trouve dans d’autres confessions.

En l’occurrence, on ne règle pas l’avenir de notre ville par des procédures juridiques, mais par le débat politique et la pédagogie. Faisons attention à ce que notre ville ne devienne invivable pour certains citoyens car nul ne doit être exclu.

L’image de Roubaix en sortira grandie, lorsque les visiteurs et touristes du centre ville sauront que l’on y mène un combat républicain qui fait triompher une  France d’égalité et de liberté, celle que l’on se doit d’aimer.

Soyons intransigeants sur les principes, stoppons cette dérive vers le communautarisme. Il n’est pas trop tard, mais nous sommes dans l’urgence.

J’en appelle à mes concitoyens de toutes origines à entamer ce combat. Les musulmans y ont toute leur place.


27 février 2010 :

Deux ou trois réflexions sur un « dégonflage ».

Le maire se dégonfle, il retire sa plainte pour discrimination. Il était plus constant quand il saisissait la « Halde » contre la Fédération des Associations Laïques (FAL). On ne dirige pas une ville quand on fonctionne « de coup de calcaire » en « pétage de plomb » . Après, il faut se confondre en repentance ou en excuses et rien n’avance.

Les roubaisiens méritent plus de hauteur de vue et surtout une pédagogie fondée sur le débat public argumenté.

Même très critique, je soutenais la démarche. Enfin le maire réagissait et semblait prendre conscience d’une dure réalité, la montée d’un communautarisme de tous les jours et du malaise de nombreux habitants.

Mais sans doute n’a t-il pas supporté certaines remarques : lepénisation des esprits, attitude électoraliste, préoccupation secondaire face aux problèmes…, reproches venus de la gauche et de ses propres amis. Cela en dit long sur l’affection qu’ils se portent mutuellement.

A ce propos, car j’en fus souvent l’objet, il faut que cesse cette pratique qui consiste à faire l’amalgame avec l’extrême droite dès qu’un sujet est abordé par madame Le Pen et que des républicains s’en saisissent. Les verts sont devenus des spécialistes de cette perversité qui au bout du compte conduit les esprits faibles à renoncer à leur conviction et le Front National à occuper seul le terrain.

Quant aux reproches d’électoralisme, cela conduirait paradoxalement à se taire au moment même où il faut s’exprimer avec clarté pour mobiliser les électeurs. Pour les régionales, on en a bien besoin.

Enfin la question du communautarisme et de la laïcité est primordiale car elle détermine les comportements et donc par voie de conséquences, la question de l’intégration économique, sociale et éducative

Ces procès, je ne les fais pas au maire mais je le conjure de clarifier ses positions, d’être ferme sur les principes de laïcité, de renoncer à la confusion des genres, de faire de la politique, la vraie celle qui concerne les idées dans leur applications au quotidien. C’est de cela dont la Gauche a besoin surtout dans cette ville si extraordinaire à bien des égards.


2 mars 2010 :

Hommage à Ammar Jean-Marc Djarane.

Compagnon fidèle, camarade exemplaire, Jean-Marc Djarane, militant républicain, membre du MRC nous a quittés dimanche dernier à l’âge de 69 ans. La dernière fois où nous l’avons vu en janvier dernier, après plusieurs mois d’hospitalisation, c’était aux vœux du maire. Il nous annonçait son retour actif, plein d’espoir dans l’avenir du courant Républicain et Citoyen. En ces temps d’incertitude et de désintérêt, il nous donnait l’optimisme nécessaire à ceux qui sont engagés dans la vie politique et citoyenne. Il faisait de sa discrétion un atout de conviction.

Originaire de Kabylie, Ammar fit des études secondaires jusqu’au baccalauréat ainsi qu’au Conservatoire d’art dramatique où il obtint plusieurs prix.

En 1959, il fait son service militaire comme sous officier. Il reste en Algérie en 1962, et embrasse une carrière de comédien et metteur en scène.

Puis arrivé en France, il deviendra commerçant, et exercera notamment rue de Lannoy à Roubaix.

Proche des milieux harkis, il milite dans plusieurs associations et créera l’Association de Défense des droits de l’homme et d’accession à la citoyenneté pour prendre en charge sans ostentation des dossiers de régularisation administrative.

C’est en 1980, qu’il s’engage en politique au côté de Michel Ghysel au RPR. En désaccord, il se rapprochera un moment du Parti Socialiste pour rejoindre en 2001, le Pôle Républicain de Jean-Pierre Chevènement. Il milite alors à mes côtés et participe activement à toutes les campagnes du MRC, notamment sur le plan local.

Ce que je retiens de lui durant cette période d’intense activité politique, c’est sa présence utile et rassurante à nos côtés. Bon connaisseur des cultures maghrébines ses conseils avisés nous furent à tous précieux. Infatigable militant, il organise la propagande du MRC et participe aux campagnes électorales. législatives, municipales ou européennes auxquelles je me présentais.

C’était aussi un militant laïque dont l’avis comptait.

Lors de la dernière campagne des municipales il avait fait l’unanimité des membres de la liste Rassemblement Citoyen par sa présence infatigable, sa gentillesse, son exigence, et par la persévérance qu’il mettait à défendre les idées de la gauche républicaine au sein de notre rassemblement.

C’était un vrai ami politique, un homme de cœur, un vrai militant au sens le plus exigeant du terme. Je perds, nous perdons un homme de qualité qui par son parcours honore ceux qui travaillent au bien public dans notre ville. Nous perdons un roubaisien de qualité.

Ce jeudi 4 mars, son corps sera inhumé en Kabylie à Tizi-Ibel. Merci à lui, nous ne l’oublierons pas.


8 mars 2010 :

Et en plus il s’excuse…

Je vous l’avais bien dit. Le maire non seulement recule, mais en plus il s’excuse d’avoir mis en cause le « Quick hallal ». Il a réussi, alors qu’il avait de nombreux soutiens, ce tour de force de se mettre tout le monde à dos.

C’est devant des représentants des mosquées de Roubaix qu’il avait d’ailleurs raison de recevoir que cette phase supplémentaire de sa contrition s’est opérée.

Le fait que les musulmans pratiquants souhaitent s’organiser dans un collectif, mérite d’autant plus notre attention que j’avais proposé, il y a quelques années lors du débat sur la délibération cadre sur les cultes de proposer la création d’un « conseil consultatif local du culte musulman », un peu à l’image de ce qui s’est fait au niveau national.

Encore faut-il être clair, simple et pratique. Il est en effet insupportable que tout propos concernant les musulmans ait pour réponse pratiquement toujours « une fois de plus, nous sommes stigmatisés » comme si chaque fois que les élus soulèvent un problème réel sur la laïcité de l’espace public, certains musulmans avaient mauvaise conscience et s’en sortaient en faisant le plus souvent un procès d’intention.

Ensuite cela permet dans la foulée de revendiquer toujours plus de droits sans se frotter au débat légitime sur les devoirs républicains qu’impose la vie en France.

Intéressant à plus d’un titre le propos de ce collectif des mosquées qui affirme par exemple que les musulmans représente 55%de la populations roubaisienne; chiffre sans fondement qui n’a pour but que d’exercer une subtile pression intellectuelle pour revendiquer des droits nouveaux au nom de la majorité qu’ils seraient devenus, se situant plus ou moins consciemment en position désormais hégémonique. Un tel procédé clôt de fait tout dialogue.

Or il faut dialoguer mais aussi expliquer les décisions des élus qui s’appuient sur les valeurs républicaines de liberté et de laïcité. Cela suppose un rappel constant aux devoirs du citoyen. Ces valeurs transcendent les particularismes religieux qui sont pour autant à respecter tant qu’ils demeurent dans leur sphère privée et spirituelle. Cela étant aucun sujet n’est à proscrire.

Pour un conseil local représentatif du culte musulman.

Ayant toujours demandé que les musulmans laïques et républicains s’expriment, je souhaite aujourd’hui une instance représentative élue de concertation où ceux-ci pourraient entendre toutes les questions des élus de différents courants politiques afin qu’ils puissent prendre les justes décisions publiques à leur égard mais avant tout dans l’intérêt général.

Je ne me satisfais pas au nom de mes principes républicains de liberté, de citoyenneté républicaine que nos quartiers se communautarisent, que tel ou tel apparaisse discriminé, or aujourd’hui par cette affaire, nous nous trouvons à un tournant avec une question de fond, peut-on vivre ensemble à Roubaix ?

Peut-on aujourd’hui interpeller, critiquer, polémiquer, défendre nos traditions nationales, commerciales et culturelles, sans se faire traiter de raciste ou d’extrémiste xénophobe ?

La liberté et l’émancipation, la laïcité se sont conquises par des luttes ouvrières, sociales et politiques contre toutes les aliénations. Pas de compromis honteux, pas de complaisance, mais une volonté politique fondée sur notre bien commun, la nation républicaine. C’est cette voie-là qui fit triompher la loi de 1905.


17 mars 2010 :

Les régionales et le microcosme…

L’abstention est désormais majoritairement un choix politique. On ne va plus à la pêche, on exprime voire on revendique ce choix. Le peuple, les citoyens non seulement ne se sentent pas concernés mais manifestent un rejet de ceux que d’aucun appellent « l’UMPS ». Les régionales deviennent alors un scrutin entre amis. Les partis, en particulier le PS, récompensent et organisent leurs militants à coup d’indemnités, de postes d’assistants ou autres chargés  de mission dans un système alimentaire qui tourne sur lui même. Cette corruption des esprits a bien été perçue par les électeurs, d’où ce rejet.

A Roubaix, on est au paroxysme. Le Maire et ses colistiers roubaisiens (une adjointe est deuxième de liste) subissent un camouflet sans précédent d’autant plus que le PS perd cinq points sur 2004 ! Comment ne pas s’interroger sur le poids d’un Maire qui est incapable de mobiliser ses concitoyens ? L’absence de projet, d’orientations claires, de travail en profondeur en est une des causes. Les roubaisiens n’ont pas ou plus confiance en cette majorité. Pourquoi les enverraient-ils alors à la région ? Il ne reste qu’un vote socialiste traditionnel d’électeurs vieillissants.

Quand à l’UMP, réduit au seul vote refuge des beaux quartiers, il paie également son absence de propositions alternatives. Où est donc le gaullisme populaire ?

Quant au vote Front National, il vient compléter l’abstention. Il faut reconnaître que, masquant ses fondements antirépublicains, il a su apparaître comme porteur d’une véritable critique vis-à-vis de « l’establishment » politique, défenseur de la laïcité, dénonciateur du fonctionnement de la région, porteur d’un discours populaire de revendication et de défense des plus défavorisés. Les tergiversations socialistes sur les grandes questions du vivre ensemble, du peuplement, du communautarisme n’ont fait que renforcer non pas un vote FN de désespoir mais un appel à un discours et une action résolument républicaines et égalitaires.

L’absence, en raison du mode de scrutin et du financement, d’une liste républicaine et citoyenne qui aurait pu être un point de repère, est compréhensible et regrettable. Cela eut été l’alternative au vote d’extrême droite. Nous devons continuer à construire patiemment ce rassemblement des républicains. A ce sujet saluons comme il se doit la progression des listes de « Debout la République » en Ile de France – près de 5% – qui laissent entrevoir la réelle possibilité de construire un vrai pôle politique et militant capable d’éclairer et de mobiliser nos concitoyens et de leur redonner confiance en l’engagement politique. Il faut un discours de rupture, courageux et sans complaisance.


17 mars 2010 :

Régionales, deuxième tour, que faire citoyens ?

Ainsi la gauche serait unie pour le deuxième tour. L’espoir de voir le Front de Gauche se maintenir sur la base d’une orientation de rupture s’est vite évanoui face à l’attrait de quelques places supplémentaires. Pourtant je pense que de nombreux républicains appréciant notamment la présence du député Marc Dolez, homme de conviction, militant socialiste et républicain, se seraient, certes par défaut, prononcés en leur faveur pour ce deuxième tour face au système Percheron.

Quelle crédibilité peut avoir cet attelage hétéroclite fait de caciques sociaux libéraux, d’écologistes apôtres de la décroissance et de communistes qui d’ailleurs ne veulent pas participer aux affaires. Comment vont-ils se débrouiller face aux contradictions posées quant aux politiques de réindustrialisassions ou de défense de l’industrie automobile dans le Nord ? Comment vont-ils s’entendre sur la taxe carbone qui pèsera qu’on le veille ou non sur les plus faibles et sur toutes les couches moyennes ? Que de contradictions également sur le rôle de l’État et sur l’Europe, entre les républicains et les progressistes d’un côté et les adeptes de l’Europe des régions liquidateurs de la nation souveraine !

Non, décidément, nous ne pouvons cautionner ni cet accord de circonstance dont le projet politique commun n’existe pas et qui conduira aux pires désillusions, ni la droite immobile n’osant même plus soutenir les projets de leur Président, ni bien sûr le Front National qui, image populaire en trompe-l’œil, n’apporte qu’une possibilité de défoulement ambigu.

Ils nous désespèrent, mais ne désespérons pas de la République et de l’action citoyenne, des hommes et des femmes ont toujours relevé le défi…

Construisons une offre politique citoyenne et républicaine…

Dimanche, je vote « blanc ».


7 mai 2010 :

Ce que cache la vente d’un terrain à une mosquée.

La mosquée « Arrhama » et sa filiale l’association dite culturelle « Mawazine » ont le projet d’étendre et de rénover leurs locaux et par là même leur action. Toutes affaires cessantes le Maire leur vend un terrain à proximité dont le but est d’en faire un parking privé. C’est une première.

Bon me direz-vous la belle affaire ! Eh oui la belle affaire en effet…

Ce terrain en zonage économique, propriété de la ville, fait l’objet d’un découpage bizarre qui « mutile » inutilement une grande parcelle susceptible d’une implantation économique. Cette vente ne s’intègre pas dans la réflexion sur l’avenir de cette zone qui pourtant est programmée dans le cadre d’une étude. Sans doute, le prix serait à l’avenir moins attrayant, mais la complaisance n’a pas de limites.

Quant au projet porté par la mosquée, en y regardant de près, son ampleur mérite une attention très particulière, car non seulement il s’agit de la reconstruction de la mosquée et de ses annexes « culturelles » mais du développement d’activités dites économiques que l’on nous cache soigneusement (la délibération publique sur la vente n’en dit mot). En fait, en plus de l’existant, c’est d’une école, d’une crèche, d’un studio de radio, de six commerces (épicerie, boucherie,  restaurant, agence de voyages, coiffeur, librairie), de logements de fonction, dont il est question. Il ne manque plus qu’un Quick hallal !

Pourquoi ne fait-on pas la transparence complète sur les financements, l’économie du projet, sur l’urbanisme, sur l’édifice religieux ?

De là à dire que nous avons affaire à un projet  communautaire, il n’y a qu’un pas que je franchis en toute connaissance. Cette affaire entre dans le contexte des luttes d’influence que se livrent les différents courants ayant des mosquées à Roubaix (qui aura la plus grande et rayonnera le plus dans un prosélytisme sans limite ?). En l’occurrence s’organisera ainsi une sorte de réseau autarcique qui s’autofinancera et « s’autoalimentera » culturellement. D’autres part quand on sait que les dirigeants sont proches de l’UOIF de Tarik Ramadan, (l’association  Mawazine avait reçu une subvention illégale pour un déplacement religieux que nous avions dénoncé à l’époque), que s’y trouvent des amis du PS local (on se souvient de la visite de Ségolène Royal en ces lieux), que ce projet dépasse en outre le seul territoire roubaisien car au fond l’action prosélyte qu’elle suppose s’adresse bien au delà de notre ville, on perçoit donc bien le problème et ses conséquences discriminantes.

Une fois de plus la complaisance du maire le conduit à opérer une aide directe au culte dans un mélange total des genres. Tout cela est contraire à la loi 1905.

Nous ne sommes pas indifférents à ce que les fidèles de la mosquée puissent pratiquer leur culte en toute liberté, mais les élus se doivent d’être neutres face aux initiatives privées et simplement veiller à ce qu’elles s’accomplissent dans le cadre des lois républicaines. Ils se doivent aussi d’être vigilants sur toutes les dérives et manipulations clientélistes.

Enfin il faudra que l’on m’explique comment une mosquée pourra être le maître d’œuvre d’un projet commercial, économique et éducatif !

À force de masquer ses faiblesses à porter un projet républicain, fraternel et laïque dans cette ville, le maire et sa majorité (PS, Modem, PC) nous conduisent aux pires confusions.


Mercredi 16 juin 2010 :

A propos de l’Islam en France et de l’apéro du 18 juin

Je fais mien le texte de François Morvan (voir ci-dessous),  Président de “Vive la République” et ami politique républicain de longue date, au sujet de l’apéro “saucisson, pinard” à la goutte d’Or à Paris,. Cependant il ne fait pas allusion à l’attitude scandaleuse du Maire d’Arrondissement qui n’est autre que Daniel Vaillant (PS) qui déclare ne pas demander l’interdiction des prières dans la rue Myrtha tous les vendredis ! La complaisance est plus que coupable, elle fait le jeu de tous les extrémismes et de tous les anti républicains. C’est en ce sens que nos amis de “Riposte Laïque” jouent un rôle essentiel pour que démocrates et Républicains ne laisse pas à la seule extrème droite l’image des seuls défenseurs de la laïcité.

« Le débat sur la place de l’Islam en France prend de l’ampleur. « Riposte Laïque » propose de fêter l’appel du 18 juin à la Goutte d’Or, en contre-point de l’occupation de la rue par les prières musulmanes du Vendredi. Est-ce bien adapté ?

La logique de la « guerre contre l’Islam » comme corps intrinsèquement étranger est un piège du néolibéralisme » financier.

Celui-ci a sur ce plan deux fers aux feux : Mais lorsque la recette commence à sérieusement s’essouffler, le deuxième fer c’est la guerre des civilisations du monde judéo-chrétien contre l’Islam : une bonne guerre contre un ennemi que l’on crée si besoin, il n’ y a rien de tel pour faire passer toutes les autres pilules, l’histoire l’a amplement montré et c’était la ligne Bush.

C’est pourquoi des mouvements comme le Front National ou comme les « populistes  » hollandais sont des Janus : d’un côté, ils expriment l’écœurement des couches populaires abandonnées par les élites, en particulier en ce qu’elles subissent au premier rang les conséquences sociales de l’immigration clandestine utile au dumping social, mais de l’autre côté elles peuvent demain servir de roue de secours au système en mobilisant l’énergie de protestation contre la conséquence (l’immigration clandestine) pour mieux la détourner de l’essentiel : le système mondialiste financier lui-même. C’est pourquoi le Front National est si peu disert sur la crise économique et le problème de l’Euro. Pour une partie d’entre eux au moins, un régime nationalement musclé s’accommoderait bien avec le maintien d’une économie de dérégulation totale. C’était bien aussi l’ambiguïté de Philippe De Villiers.

Le problème cardinal de l’Islam, c’est celui de la laïcité. Celle-ci y est réduite au mieux à la tolérance, et non à l’acceptation d’un espace public non religieux, tandis que l’État garantit en contre-partie la liberté religieuse. C’est ce qui fait qu’il n’y a pas de solution de continuité entre les « modérés » et les « islamistes », ce qui ne fait pas nécessairement des modérés des complices des seconds, mais les situe en position de faiblesse. Car dans une religion qui n’intègre pas la laïcité, mais fait peu ou prou de la religion un mode de vie et une norme d’organisation sociale, vous trouverez toujours plus radical que vous. Ce problème idéologique se double de la réalité sociale des pays du monde arabo-musulman, où la corruption des élites oblige en retour pour maintenir la paix sociale à abandonner les « services sociaux » aux fondamentalistes. C’est la corruption du Fatah qui explique que Gaza ait été abandonné aux mains du Hamas, où le Sud-Liban au Hezbollah. Les nazis ont détruit la République de Weimar aussi bien par les soupes populaires que par la violence politique.

Aujourd’hui en France, les citoyens qui se reconnaissent une appartenance religieuse ou plus simplement culturelle avec l’Islam ont-ils vocation à repartir ? Si la réponse est oui, alors il faut changer de régime et mettre le Front National au pouvoir. Si la réponse est non, il faut alors une politique de fermeté laïque intransigeante, mais qui se couple avec la garantie de l’État que l’Islam est une religion qui peut-être pratiquée comme sphère privée au même titre que les autres. Et il ne faut pas ici à mon sens opposer « intégration » et « assimilation ». La première est un pas vers la seconde. L’intégration est politique, c’est l’intégration à la République. Elle se mène par le combat sur la laïcité. L’assimilation est un processus culturel national, qui demande du temps et des étapes. Le vouloir par des mesures à court terme renvoie à la nécessité d’un régime de guerre des civilisations.

Notre ligne est donc de séparer dans l’Islam le bon grain de l’ivraie. Comme sur les autres questions, c’est une ligne de rassemblement au centre et non une ligne de surenchère à droite de la droite. L’apéro du 18 juin laisse sur la réserve, parce que mélanger l’anniversaire de cette date avec le problème de l’Islam en France parait tout de même un raccourci saisissant qui témoigne du fait que le problème de l’Islam en France n’est pas aussi bien maîtrisé qu’il n’y paraît par nos amis de Riposte Laïque-Républicaine. »


Jeudi 2 septembre 2010 :

Des interlocuteurs pour un islam dans la république ?

Que des musulmans s’organisent en collectif pour être des interlocuteurs crédibles vis-à-vis des pouvoirs publics est peut être un pas vers ce que nous avions, au MRC, toujours proposé : l’existence d’un conseil local du culte musulman. Encore faudrait-il qu’il soit vraiment représentatif, donc élu, pour être légitimement reconnu par les élus et autorités publiques. Enfin, nous verrons à l’usage…

Pour les initiateurs de ce collectif, l’objectif ne peut se résumer dans l’établissement de projets communs à soumettre à la ville qui dans la plupart des cas ne pourra pas apporter une aide sans contrevenir à la loi de 1905 et aux principes républicains. Il est donc très souhaitable que ce collectif réaffirme clairement son respect des lois républicaines et de la laïcité. Il est important que sur tous les sujets et controverses qui surgissent régulièrement à Roubaix, les musulmans fassent entendre leur voix dans le respect de nos institutions et de notre façon de vivre et partage notre espace commun, celui de la laïcité, valeur qui transcende toutes les obédiences, croyances ou philosophies et fassent ainsi taire ceux qui ressentent à tord ou à raison un sentiment d’envahissement et de non respect des traditions et coutumes.

A ce sujet quelque soit la bonne volonté des membres de Roubaix Espérance, « le dialogue des religions » ce n’est pas la laïcité. Il m’a toujours paru curieux que l’affirmation de dogmes particuliers qui sont l’essence même de la foi et de la religion puissent conduire à une démarche commune.

Que la croyance reste à Roubaix comme ailleurs dans l’intimité des cœurs et des esprits ! Je n’ai pas le sentiment qu’à Roubaix les choses soient si claires face à ce qui est perçu souvent comme un Islam politique revendiquant un communautarisme qui se voudrait hégémonique dans la pratique quotidienne. Voilà une vraie question à débattre.

Si la présence du maire à cette réunion n’est pas en soi condamnable bien qu’on puisse légitimement s’interroger sur la nécessité d’aller s’assoir au côté de personnes comme Monsieur Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille Sud, qui sauf pour Martine Aubry, ne porte pas l’exemple d’un Islam républicain. Le maire n’a pas été, une fois de plus, à la hauteur de ce qu’il est sensé représenter, la loi républicaine et l’intérêt général. Il n’arrive pas à devenir cet instituteur des valeurs communes et rappeler que certains principes ne se négocient pas. C’est tout juste si les responsables de cette réunion ne lui pardonnent pas ces propos lors de l’affaire du «Quick hallal » quand il se reconnait lui-même « maladroit »(sic). Ah, la repentance !

Enfin prenons des exemples révélateurs. Si ce collectif a pour premier objectif de lancer une grande fête de l’Aïd soutenu par la mairie, la réponse doit être non sans ambiguïté. De même pour le jeune rituel, si des enfants en centre de loisirs ou à l’école pratiquent le ramadan il est tout à fait normal que les familles les reprennent à l’heure des repas car cela relève de la pratique privée. C’est d’ailleurs la règle que j’avais mis en place, sans aucun problème, dans l’établissement secondaire .que je dirigeais.

Les règles définies, mettons nous au travail.


lundi 13 septembre 2010 :

Carpette ou pédagogue !

Cet homme, c’est le conformisme vis-à-vis de celui ou de ceux qui parlent ou exigent en dernier : en cette période, c’est la voix du « collectif des mosquées ». Cet homme que FR3 a montré dans un étonnant contrechamp télévisuel sur fond de ciel lors de son intervention au pupitre duquel l’iman officiera quelques instants plus tard devant une foule de fidèles foulant le stade municipal lors de l’aïd, c’est celui qui de repentance en excuses, se donne un public à bon compte mais a oublié son devoir de pédagogue républicain que devrait lui conférer son statut de premier magistrat . Cet homme, c’est le Maire de Roubaix.

Que des associations, fussent-elles cultuelles, sollicitent, exigent des soutiens municipaux, on peut à la rigueur le comprendre. Que complaisamment, on se précipite pour donner satisfaction en bloquant aux frais du contribuable le parc des sports sans se soucier du regard et des interrogations de ses concitoyens n’est pas honnête et correct.

Après le « cadeau » fait à la mosquée de la rue d’Anzin, après la honteuse reculade dans l’affaire du quick hallal, le maire de Roubaix s’en va parader à une manifestation religieuse d’importance sans qu’à aucun moment il ne remette en perspective la place de chacun dans un pays laïc.

Qu’on ne se méprenne pas, je n’ai nulle critique à formuler sur le fait que des personnes fêtent comme ils le souhaitent leur croyance et les moments forts de leur spiritualité mais ne confondons pas les genres. Les multiples interventions et prises de position du maire en faveur des musulmans ne sont pas sans poser problème dans une ville qui est de plus en plus, on le sait, à la merci du communautarisme insidieux ou délibérément revendiqué.

La laïcité républicaine ne va pas de soi. Elle est un point de repère de tous pour pouvoir vivre ensemble sa citoyenneté. Elle est un combat permanent pour la liberté d’une part et pour une séparation stricte des pouvoirs publics et des religions renvoyant chaque individu à ses croyances, ses engagements, d’autre part. Elle doit donc s’inscrire en premier lieu dans le discours des élus

C’est pour cette raison que le maire, en l’occurrence, aurait du faire preuve de discrétion ou tout au moins d’une certaine réserve vis-à-vis de ces manifestations cultuelles.

Qui plus est en mettant constamment en scène son ouverture aux musulmans, il participe à une instrumentalisation réciproque qui crée divisions et malaises et masque ainsi son impuissance à mobiliser ces concitoyens sur les questions sociales qui sont au cœur de la fragilité de la vie quotidienne de bon nombre de roubaisiens.

La nécessaire pédagogie républicaine est de rappeler sans cesse, les principes, celui de la laïcité certes, mais surtout d’appeler à l’engagement collectif dans les luttes sociales et politiques, facteurs de libération et de cohésion sociale !


Mardi 14 septembre 2010 :

Le ramdam[1] de la semaine : la vidéo « qui a peur de l’Islam »

Je veux parler de cette vidéo de 9 minutes sur Roubaix extrait du documentaire de John-Paul Lepers diffusé récemment sur France4 : Qui a peur de l’Islam…

On y voit des responsables à la mosquée Abou bakr essedik affirmant leur compréhension à des pratiques comme la lapidation, la burka ou la main coupée aux voleurs l’application de la charia dès lors qu’ils deviendraient majoritaires !

On peut comprendre que nombre de nos concitoyens soient choqués, scandalisés et quelquefois, hélas résignés à vivre dans une ville où l’on peut tenir de tels propos.

S’agissant d’un discours tellement caricatural, nos bien pensants se réfugieront sur le « ce n’est pas représentatif de la pensée des musulmans de Roubaix » ou le « c’est une nouvelle provocation des médias », certes, mais il n’en reste pas moins que ce genre de propos ou de dérive, c’est selon, existe et est émis depuis un lieu de culte important dans la ville. Il est donc révélateur d’un état d’esprit.

Face à cela, le maire, comme je l’ai écrit, a une attitude de complaisante ambiguïté en apportant un soutien sans réserve à cette mosquée. N’a-t-il pas fait acheter par le conseil municipal, les anciennes propriétés de cette association cultuelle, sans projet public bien défini sur le lieu, ce qui est pourtant le minimum quand une ville veut éviter la mise en vente sur le marché de l’immobilier ! Il apporte ainsi rapidement une aide directe à un culte.

On dira également que les médias ternissent, pour faire un coup, l’image de Roubaix et stigmatise sa population, mais c’est une nouvelle fois poser le problème à l’envers, car si de pareils propos, de pareilles attitudes ne s’exprimaient pas aussi naturellement et avec autant de manque de réserve, les journalistes feraient-t-ils le déplacement ?

J’attends avec impatience une réaction du collectif des mosquées dont j’avais salué la formation. S’il se réclame d’un Islam respectueux de la loi républicaine, comme il le prétend, qu’il s’exprime et montrerait ainsi son utilité citoyenne !

Quand à la majorité des élus, va-t-elle rester sans réaction et par conséquence complice de toutes les dérives anti républicaines ? Cela conduit la presse nationale à amalgamer l’ensemble des élus dans une même lâcheté. Je suis pourtant certain qu’avec moi, il reste quelques républicains, laïcs et progressistes dans ce conseil pour être des pédagogues et des résistants républicains.

[1] Buzz


Jeudi 16 septembre 2010 :

Roms, ne confondons pas tout…

Soigneusement caché  dans une friche industrielle de la zone de l’Union, un camp de roms s’est installé. De la voie rapide sur berge, on aperçoit quelques bouts de tentes et sommets de tristes baraquements. Les braves maires de Roubaix ou Tourcoing pensent sans doute que cela les dispensera de soulever le problème ?

Est-ce humainement tolérable ? Est-ce politiquement acceptable ?

Dans d’autres conjonctures, ils n’ont pas hésité, comme Martine Aubry, d’ailleurs à demander au préfet l’expulsion des terrains occupés. Le maire de Roubaix avait d’ailleurs à plusieurs reprises évoqué, avec mon soutien, la possibilité d’un arrêté anti-mendicité constatant non seulement la gêne causée mais surtout l’exploitation d’hommes, de femmes et surtout d’enfants déscolarisés.

Oui, mais voilà, il leur faut dénoncer avant tout la politique de Sarkozy en cette matière. La théâtralisation et l’ostentation des décisions d’éloignement d’illégaux pris par le gouvernement pourtant dans un cadre défini par les règles européennes elles-mêmes, leur a facilité la tâche.

Car ne confondons pas toutes les situations.

Il s’agit, en l’occurrence de citoyens roumains, bulgares voire slovaques qui se trouvent en situation irrégulière sur notre territoire (plus de quatre mois de présence, sans emploi, non étudiants et sans ressources) et y vivent trop souvent dans le plus grand dénuement.

A l’inverse, l’exemple de l’installation rue d’Alger à Roubaix, d’un camp de bungalows pour roms français n’entre pas dans cette catégorie. De même l’installation de forains, gens du voyage, citoyens français, relève de l’accueil dans des aires spécialisées.

Cette « gôche » qui tient force réunions et conférences de presse devant les mobil-homes de la rue d’Alger entretient l’amalgame. Cela évite de poser les véritables questions et de parler de l’essentiel : leur acceptation d’une Europe qui nie la réalité nationale. Leur attitude s’inscrit parallèlement à celle du gouvernement.

Il est tout à fait légitime de procéder au retour vers les pays d’origine, en particulier vers la Roumanie. Pays qui depuis la chute de Ceauscecu n’a pas su et voulu tenter de régler la question rom, trop heureux aujourd’hui d’en appeler à l’Europe en n’assumant pas ses responsabilités et en n’utilisant pas les substantiels crédits accordés par la commission européenne pour l’intégration de ces populations.

Nous devons tous être offensés par les déclarations de certains eurocrates de la commission européenne comparant l’attitude de la France aux pires heures de l’occupation, donneurs de leçon à bon compte ce qui au fond rend bien service au gouvernement qui jette par cette politique de la poudre aux yeux puisque sitôt expulsés ces personnes reviendront en toute légalité…

Dans cette affaire comme dans bien d’autres la question européenne, l’abandon de nos frontières, de notre souveraineté sont les questions de fond qu’évitent soigneusement de poser tant l’UMP que le PS.

Entre la Droite cynique et la Gauche opportuniste, il existe une voie noble, humaine et citoyenne celle de la République.

Jeudi 7 octobre 2010 : Sureté publique, c’est autre politique qu’il faut mettre en œuvre…

Au conseil municipal du 7 octobre, à propos du plan municipal pour un quartier sensible, l’Epeule, j’ai déclaré :

« Une fois de plus on peut légitimement s’interroger sur la pertinence de débattre et de délibérer sur ce plan d’action car vous avez déjà tout  annoncé tant à la presse qu’au quartier

Court-circuiter les élus, éviter débats et contributions deviennent votre règle de conduite. C’est à la fois dommageable et profondément regrettable que des élus républicains ne puissent travailler ensemble dans un conseil municipal sur ces importantes questions de sûreté publique.

Mais pour cela outre votre mauvaise volonté politique, il eut fallu nous apporter en préambule une analyse circonstanciée et chiffrée de la réalité. Sur quels éléments vous fondez vous pour assoir vos propositions ? Nombre d’incivilités, état de la délinquance, rapports de police, plaintes des habitants, fermetures de commerces traditionnels, tapage nocturne, dégradations, efficacité des caméras de surveillance, chômage… toutes informations qui auraient été un préalable indispensable à une prise de décision intelligente!

En fait, je crains qu’en l’occurrence, il ne s’agisse que d’une petite opération politique se donnant bonne conscience, dans le but de conforter en vue des prochaines échéances quelques amis et en particulier, comme vous l’avez annoncé votre première dauphine ?

Il est aussi intéressant de constater que la première partie de votre délibération qui rappelle les initiatives prises depuis bien des années pour le quartier s’avère être de fait un bilan qui pour le moins est un constat d’échec puisqu’il vous oblige aujourd’hui à reprendre et proposer à nouveau des mesures que l’expérience a montré inefficaces et qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Faute d’avoir pris l’histoire à rebrousse poil, d’analyse sur le long terme, de hauteur de vue sur l’évolution sociale, culturelle et économique de la ville, vous en êtes réduit à mettre en œuvre des initiatives peu convaincantes.

Car pourquoi se limiter à ce seul quartier alors que l’on fait les mêmes constats, qu’on voit les mêmes causes produire, à quelques nuances près, les mêmes effets dans de nombreux quartiers de la ville.

A ce titre, je crains que vous ne mesuriez pas l’ampleur des difficultés, de la dégradation de certaines zones ainsi que l’état d’esprit de nos concitoyens.

Je reprendrais volontiers l’expression d’un sociologue parlant de « panique sociale » car elle résume bien le sentiment de nombreux habitants confrontés à la remise en cause de leur façon de vivre et à l’insécurité de leur environnement.

Comment pourrait-on nier la montée continue du communautarisme des comportements tant sociaux que culturels, l’apparition d’une francophobie militante, d’une violence organisée, de réseaux économiques et commerçants parallèles  sans parler de votre calamiteuse gestion des cultes…

Je n’insiste pas car chacun aura compris.

Aussi faudrait-il s’interroger sur le prix à payer d’une politique d’achat de la paix sociale qui par un effet pervers bien connu (ce qui arrangeait beaucoup de monde) a concentré pauvreté, difficultés et désintégration et s’est opposée en fin de compte à une politique de l’intérêt général, l’intérêt de tous.

Aujourd’hui force est de constater que les réponses apportées ne sont pas à la hauteur, elles sont dans la droite ligne de cette politique qui a conduit la ville sous tutelle dans tous les sens du terme. Ce sont pour la plupart, faute de s’attaquer aux racines du mal et de résister, des mesures d’adaptation ou de repli qui n’imposent pas l’ordre républicain. On contourne l’obstacle, c’est la prime à l’incivilité ou au coup de force. (Exemple d’un renoncement d’un service public : Esterra et le ramassage des ordures ménagères !) Faute d’un changement radical, on aura vite de nouveau épuisé les bonnes volontés.

Face aux charlatans de l’éthique qui étouffent la voix populaire, il faut mettre en œuvre radicalement une autre politique à front renversé, vis-à-vis de l’Etat, de la Région et au sein de la communauté urbaine qui réintroduit la confiance en tenant un langage de vérité, en ne cédant pas à la complaisance  vis-à-vis de certains groupes mais en rappelant par l’exemple les principes républicains.

C’est pour cette raison que je ne peux cautionner votre catalogue de mesures et l’échec d’une politique. Mon abstention sera emplie de projets et d’espérance… »