2005, 2006 sélection

Mercredi 13 avril 2005

Une France qui sait dire non,

Samedi. Je rentre de Paris, du Conseil National. Dans le TGV bondé, je suis en face de deux jeunes gens visiblement de banlieue. Ils parlent de Trappes, de chanteurs venus dans le centre culturel, ils sont polis avec des préoccupations immédiates. De l’autre coté du couloir central, trois quadragénaires visiblement cadres territoriaux s’entretiennent de leur après-midi de travail, l’un deux déclare qu’il votera non, la discussion s’engage : ultralibéral dit l’autre, protection de la nature rétorque un autre visiblement proche des verts… Décidément le vote « non » s’est installé tout seul me dis-je en ouvrant ostensiblement le dernier ouvrage de Jean-Pierre Chevènement que je viens d’entendre. Mes deux jeunes n’en sont pas là, ils ont chaussé des écouteurs, indifférents. Beaucoup de travail militant reste à faire il nous faut être les instituteurs de la prise de conscience. Ces sept semaines seront décisives. Le 29 mai, on peut rebattre les cartes et rouvrir tous les champs du possible.

Les partisans du oui disposent de tout : médias, temps de parole officiel. émissions diverses Mais cette fois ci, c’est à un vaste mouvement d’en bas, venu des couches populaires bien décidées à « cogner » sur les gens d’en haut. Il y a semble-t-il, une forte volonté du peuple de décider en toute connaissance de cause et le rejet de la politique devient aujourd’hui un sursaut fondé sur « cette fois, ils vont trop loin » !

Jean Monet, aux lendemains du conflit mondial souhaitait dans sa construction fédérale, pour la paix, éviter la voie parlementaire. Pour aller vite, les peuples ont été contournés. Depuis combien d’autres textes ont été inscrits hors de la souveraineté populaire

La gauche est en crise car dans un contexte où le libéralisme est totalement intégré, il ne peut y avoir d’alternative dans le oui. Il n’y a pas de oui de gauche. La campagne du PS est sans argument efficace car si vous êtes d’accord avec 448 articles, vous ne pouvez pas faire une politique différente du oui de droite. Amsterdam, le pacte de stabilité, Nice, l’acte unique, Laecken, Giscard d’Estaing et la constitution, Barcelone et les retraites… ils en ont été. C’est la politique du pareil au même.

Le non de gauche existe. Le PCF l’utilise avec modération et Attac avec qui nous travaillons, favorise dans son combat la technique et la pédagogie. Nous y ajoutons dans un non républicain la dimension politique, celle de la démocratie.

Notre refus se fonde sur une conception saine de la nation comme cadre de la démocratie et de la souveraineté ; celle de la nation citoyenne qui dans notre éducation républicaine ne se confond pas avec la nation ethnique.

Le non républicain c’est l’alliance du combat social et de la souveraineté populaire face à la dictature de la commission de Bruxelles.

Cette stratégie rassembleuse donnera en Europe un écho immense au non français car la France est incontournable. Il permettra une relance de la construction européenne fondée sur de nouvelles coopérations entre ses peuples, à géométries variables s’appuyant sur les volontés nationales.

Mon train arrive en gare de Lille, mais il ira jusqu’à Roubaix et Tourcoing. Mes voisins finissent de s’entretenir des élections et de la démocratie, les jeunes gens se lèvent, ils sont joyeux et plein d’allant, je reste seul jusqu’à Roubaix et en fermant mon livre je lis, mis en exergue la phrase de De Gaulle : « La démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et l’envers d’une même médaille. »


Mercredi 22 juin 2005

Une France fière de son « non »

Décidemment il y a quelque chose de surréa-liste à voir les tenants du oui se voiler la face sur l’extraordinaire évènement du 29 mai : le peuple a fait entendre sa voix. Cet au-tisme, simulé ou non, vise à ramener le « non » a un simple mouvement d’humeur alors qu’il a été le révélateur et l’accélérateur de la crise profonde de l’Europe et de la France. Cette constitution est morte et on nous masque la réalité.

 Ce « non » marque un ressort identitaire na-tional de défense du mode de vie français face à la globalisation. C’est ce qu’a voulu exprimer la majorité des actifs (62%) et des jeunes. C’est la réponse à « l’acharnement (des élites) à ridiculiser tout sentiment pa-triotique normal, à jeter la suspicion sur tout désir bien naturel de garder une cer-taine souveraineté » . Le peuple a rappelé haut et fort que la nation restait le cadre na-turel de l’espace démocratique.

Face à cela un PS frappé d’incapacité d’ana-lyse, pratiquant la politique du bouc émis-saire en éliminant Laurent Fabius comme il le fit avec Chevènement lors de la défaite de Jospin. Enfermé dans son appareil ce parti d’élus et de salariés d’élus a tordu son rap-port au peuple. La crise de la social-démocratie à la française est l’élément ma-jeur de ce « paysage ravagé de la gauche fran-çaise »

Quant au gouvernement, son illégitimité est réelle. En refusant de s’appuyer sur la puis-sante volonté populaire, il est d’ores et déjà incapable de promouvoir une proposition de relance tant politique qu’économique. L’ab-sence dans le discours de Villepin de la poli-tique étrangère est révélatrice.

La question qui nous est posée aujourd’hui est bien celle du débouché politique. Le devoir de la gauche et des républicains est de poser les termes d’un projet politique alternatif, ceci sans exclusive et sans tabou mais sans confusion des genres car il n’y a pas de oui de gauche. Jamais la France n’a été dans une situation de puissance pareille car le non populaire est un point d’appui exemplaire pour les autres peuples.

Des états généraux de la Gauche par la confrontation des idées pourraient permettre le surgissement d’un projet à la hauteur des espérances, c’est ce défi que ce vote populaire nous impose.

Ce « non » est bien porteur d’avenir


Mardi 17 janvier 2006

Roubaix, un 12 janvier

Jeudi 12 janvier 2006, je suis passé brièvement à la réception de Françoise T. pour son départ de la mairie de quartier et de sa démission de son poste d’adjointe. Les communistes ne cessent de fêter des départs. Quelque temps auparavant c’était celui de Jean-Pierre M. de la direction de sa section. Il y a un côté fin des temps prolétariens; mais c’est un peu comme chez les vedettes de la chanson, la cérémonie des départs n’est jamais définitive. Bon vent, camarades !

Autre « cérémonie » dont je transmets l’invitation : les Assises pour les Etats Généraux de la Gauche : Quels Services Publics ?,

« Le Mouvement Républicain et Citoyen a souhaité inviter tous les acteurs de la Gauche à se rencontrer librement, « sans tabou ni exclusive », pour participer à une re-fondation de la Gauche sur des bases républicaines.

Nous avons engagé ce travail par le lancement des « Assises pour les Etats Généraux de la Gauche » à Arras le 25 novembre dernier. Le succès de cette réunion où, ensemble nous avons affirmé notre volonté de construire un projet pour la France, nous renforce dans notre volonté de poursuivre le travail engagé.

Je vous invite donc à la poursuite de cette réflexion qui rassemblera élus, responsables des partis de Gauche, responsables syndicaux, associatifs… de toute la grande région Nord (Nord, Pas-de-Calais, Oise, Aisne, Eure, Seine-Maritime, Orne, Calvados, Manche).

Cette rencontre qui se déroulera sous forme d’interventions et de débats abordera de façon thématique la question des Services Publics. »

Jeudi 09 février 2006 à 18H30 à Lille, Salle de la Halle au sucre, 28 rue des Archives. N’hésitez pas à vous y rendre, la MRC a besoin de vous.


Jeudi 10 août 2006

L’homme de le Nation

  Déliquescence de l’autorité de l’Etat, magouilles , compromission  en tous genres, voilà bien le triste spectacle offert à nos yeux qui se tournant vers la gauche n’y voit rien venir de nouveau que le « travail, famille, région » de Mme Royale. L’ultra droite a de beaux jours devant elle si le camp des républicains reste sans espoir de candidature pour relever notre nation abandonnée par ses élites et devant une « opinion qui ne se laisse plus guider par les partis de l’establishment.»

Le dernier congrès du Mouvement Républicain et Citoyen[1] a certes mis en place les conditions techniques d’une candidature de Jean-Pierre Chevènement. Cependant celui-ci a longuement fait référence à une candidature de Laurent Fabius qui pourrait être l’espoir recherché d’une véritable alternative que les tenants du NON avaient porté. Il n’excluait pas pourtant, si les circonstances l’exigeaient, d’être candidat. La décision devant être prise en fin d’année.

Tout cela n’est pas satisfaisant car l’attente est mortelle pour la gauche et plus largement pour les citoyens en quête de celui qui pourrait incarner l’ « Homme de la Nation ». Attendre la chute de la Droite au pouvoir et gagner par défaut est le pire des calculs. Au centre de tout cela c’est bien l’identité de la France qui est en jeu, sa capacité séculaire a se redresser et à prendre en charge de façon originale et moderne les questions posées à notre peuple. Les lois sur l’immigration sont le paravent de Sarkozy pour continuer, voire aggraver, une politique d’abandon de notre souveraineté et de notre volonté de résoudre avec nos propres forces et talents les grandes questions de l’emploi, de l’assimilation et de la culture.

Crise nationale, crise de régime diront d’autres. Seule une volonté patriotique visant à unir notre peuple de citoyens dans une démarche d’union, de progrès, d’égalité et de grandeur redonnera, quelque soient les origines, la fierté d’être français à part entière.

En 2002 déjà, avec lucidité Jean-Pierre Chevènement avait analysé et compris la crise qui pouvait emporter notre pays et apporté une réponse républicaine. Cette réponse et ce projet sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité avec comme point d’appui ce fameux référendum où nos concitoyens ont montré qu’ils ne s’en laisseraient plus compter.

Alors organisons, sans attendre, ce rassemblement des républicains pour préparer les très proches échéances tant nationales que locales.
[1] 1er et 2 avril, salle Japy à Paris


Samedi 02 décembre 2006

50 ème anniversaire de la révolution cubaine

 Nous allons bien, bonne santé Fidel Castro !